Les enseignants du collège Marcel Aymard ne sont pas opposés à la création du collège du Larzac.
Les enseignants de l’établissement public et gratuit se sont mobilisés lors de la journée de grève nationale du 6 février 2018 pour dénoncer la pauvreté des moyens octroyés pour nos élèves.
En effet, le collège Marcel Aymard scolarise plus de 1000 élèves, ce qui engendre des problématiques spécifiques. Ce qui nous scandalise le plus, c’est que, de façon comptable, les moyens semblent considérables. Mais, ramenés au nombre d’élèves, ce sont les plus bas de France.
Des chiffres révélateurs
Nos collégiens se répartissent ainsi (dotations pour la rentrée 2018/2019) : 9 sixièmes, 10 cinquièmes, 9 quatrièmes, 8 troisièmes, entre 27 et 28 élèves par classe, 29 en troisième.
Par effet de seuil, si nous avons moins de 27 élèves par classe, l’Education Nationale en supprime une et les effectifs montent à 30, alors que la moyenne nationale était à 25,2 en 2016 (1).
Nous sommes moins pourvus en poste dans les emplois non enseignants, par exemple :
- nombre d’élèves par personnel de direction 353 contre 275 pour le département,
- nombre d’élèves par documentalistes 706 contre 383 pour le département,
- nombre d’élèves par CPE et AED 78,44 contre 55 pour le département,
- nombre d’élèves par emplois administratifs 264,75 contre 127 pour le département (2).
Quant au matériel, il y a, par exemple, 1 ordinateur pour 3,5 élèves dans l’Aveyron, 1 pour 3,9 à Millau (3).
Du côté des agents qui entretiennent le bâtiment, s’occupent de la restauration, nous ne déplorons pas trois absences ainsi qu’il a été écrit dans le journal de Millau du 8 février, mais trois suppressions de postes sur les dernières années et une en attente, pour une surface inchangée et des demi-pensionnaires en augmentation.
Dialogue social
Depuis 5 ans, chaque année, nous avons porté nos revendications en interne auprès des autorités académiques via la DSDEN. Nous n’avons rien obtenu et, dans le contexte de restrictions budgétaires décidées nationalement, nous avons moins de moyens année après année.
Des moyens
S’il paraît logique que, du fait de la grosse structure, des économies d’échelle soient réalisées, ces économies sont poussées à l’extrême et, ramenés au nombre d’élèves, nos adolescents subissent une vraie inégalité. Au sein d’un département rural avec de nombreux petits collèges, Millau semble être le vilain gros canard.
Nous ne sommes pas contre la création du collège du Larzac. Nous n’affirmons pas non plus que les « petits » collèges ruraux seraient bien dotés. Ils sont nécessaires et ont leur propre spécificité.
Nous demandons simplement que le collège ne soit pas géré de façon uniquement comptable et que la spécificité de son énorme taille soit prise en compte. Nous réclamons l’égalité pour nos élèves.
La création d’un deuxième collège serait une piste de réflexion à moyen terme. Nous remarquons que le chiffre avancé de 150-200 élèves pour le collège de La Cavalerie n’a pas été contredit, ce qui laisserait le collège Marcel Aymard à plus de 800 élèves. L’hypothèse d’un second collège sur Millau, si elle avait été envisagée, aurait permis deux structures équivalentes de 500 élèves. Et pourquoi pas créer trois collèges ?
En ces temps où les restrictions de budget se font plus sévères d’année en année pour tous les établissements de France, allons-nous laisser nos collégiens bénéficier du moins que le moins ?
L’ouverture du collège du Larzac est annoncée pour 2 021. En attendant, que se passera-t-il ?
Nos immédiates revendications, notamment une classe supplémentaire par niveau et des surveillants supplémentaires doivent être satisfaites dès la rentrée 2018.
D’autant que, malgré ce tableau attristant, notre collège fonctionne bien. La restauration se fournit en circuit court. Les bâtiments, parfaitement entretenus par l’équipe d’agents, sont agréables. L’équipe des surveillants est attentive. L’offre de langues étrangères est riche. De nombreux projets sont menés par les enseignants.
Les représentants des personnels du collège Marcel Aymard