Des guerres coloniales, pour qui ? Aux guerres d’aujourd’hui, pour quoi ?

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Section de commando de chasse V66 du 4e Zouaves. (Crédit : Wikipedia)

L’association 4ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre) tiendra son assemblée générale annuelle du 11 au 13 mai au Relais Soleil de Nant.

Cette assemblée sera l’occasion d’échanger plus spécialement sur un thème allant dans le sens de nos idéaux de fraternité et de paix. Cela prendra la forme d’une table ronde, dont le thème portera sur les guerres coloniales à celles d’aujourd’hui, en présence de responsables d’associations algériennes que nous accompagnons.

L’introduction se fera par Marlène Tuininga, responsable de la Commission contre la guerre de la 4ACG. Interviendront à cette table ronde des intellectuels et historiens algériens et français, dont Benderra Omar, économiste, Gilles Manceron, historien membre du Comité Central de la Ligue des Droits de l’Homme… François Gèze, fondateur des éditions La Découverte aura la charge d’animer les débats.

« Dans le contexte international actuel de conflits violents, de guerres au Moyen-Orient et en Afrique (6 millions de morts au Congo), de la troisième place occupée par la France en matière de ventes d’armes ; Anciens appelés en Algérie, nous savons ce que signifie les rapports humiliants de dominants à dominés, de l’appropriation violente de territoires et de richesses naturelles par des minorités capitalistes corrompues », souligne Alain Desjardins, président de la 4ACG.

La vérité finit toujours par émerger

Le 8 mai 1945, alors que le monde libre scelle la capitulation des armées nazies, dans le nord Constantinois, des échauffourées suivies d’une fusillade feront date. Dans son livre, « Sétif, la fosse commune. Massacre du 8 mai 1945 », Kamel Beniaïche, ex-professeur de l’enseignement du secondaire et journaliste à El Watan, rapporte ces faits avec une grande rigueur et fait preuve d’un grand souci de vérité ; ce travail de mémoire participe du bilan du colonialisme français pour lequel il fait œuvre de justice.

Ce souci de vérité a pour objet de rappeler à la France ses responsabilités pour avoir commis un crime d’état lors de la manifestation à Sétif, le porteur du drapeau algérien a été assassiné par un policier français, les conséquences ont été très lourdes, plus de 100 européens ont été massacrés, mais on a beaucoup moins parlé des dizaines de milliers d’algériens qui le seront aussi dans l’ensemble du Constantinois et de la Kabylie.
Kamel Beniaïche, animera le débat qui suivra le passage du film « Avoir 20 ans dans les Aurès » le 9 mai à 20h30 au cinéma de Millau.

Pour sa part, Abdelhamid Salakdji, Président de la Fondation du 8 mai 1945, affirme : « Il est donc temps que la France reconnaisse sa propre histoire et traite de manière équitable toutes les mémoires. On ne veut plus d’une histoire dominée par une vision colonialiste. Il faut avoir le courage d’appeler les choses par leur nom. Pour se tourner vers un avenir apaisé, une prise en charge sérieuse de la question mémorielle, qui pèse beaucoup sur les relations des deux pays, est indispensable ».

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