Millau : L’équipe des Templiers sur le pont, « à 1000 % »

Yannick Périé
Yannick Périé
Lecture 9 min.
Gilles Bertrand, Odile Baudrier et Kévin Bertrand.

S’il est vrai que l’on est loin des 13 à 15.000 personnes attendues il y a encore quelques semaines pour cette 5e édition de la Course Eiffage du Viaduc de Millau, tout le monde s’accorde pour dire que le rendez-vous a été une nouvelle fois un joli succès populaire. Enfin, presque tout le monde.

« 12.000 arrivants en 2016, 8.900 en 2018 ». Photos à l’appui, Kévin Bertrand, de l’association Evasion Sport Communication, dénonce sur Facebook les promesses pas tout à fait tenues du nouveau prestataire.

« C’est un retour de 11 ans en arrière, car en 2007 nous avions réalisé le même nombre d’inscrits en seulement 1 mois et demi. Chercher l’erreur ou le faux pas ? », commente son père Gilles Bertrand, le créateur du Festival des Templiers, et de la Course du Viaduc.

(Crédit photo : © CEVM / Camara Millau)

« Organiser des événements, c’est notre métier, et on pense avoir l’expertise et le réseau pour le faire », explique Kévin Bertrand, soucieux de l’évolution de cette épreuve emblématique du territoire. « Certes, avec le Viaduc en toile de fond, ça parait facile. On se dit « il suffit de claquer des doigts et tous les coureurs vont venir ». Mais on s’aperçoit que c’est faux. Il reste la problématique de la multiplication des courses, celle du territoire (il faut pouvoir venir pour un week-end), bref il faut être très convaincant, faire une vraie promesse, proposer une vraie qualité d’organisation et assurer aux coureurs qu’ils seront bien reçus et bien accompagnés. La communication est importante dans ce sens, et il me semble qu’elle n’a pas été à la hauteur. » C’est dit.

« Des idées dans les tuyaux »

« La Course du Viaduc reste une course majeure du running français, et on a encore vu beaucoup de sourires ce week-end, reconnait-il. Mais c’est comme une recette de cuisine : il y a plein de petits éléments qui amènent la réussite, et quand il manque certains de ces éléments, la recette est moins bonne. »

Loin de toute amertume, et même si elle garde un œil bienveillant sur le devenir d’une course pour laquelle elle a décidé de lâcher les rênes après l’édition de 2016 pour ne pas « devenir un simple prestataire », l’équipe d’Evasion Sport Communication assure se consacrer « à 1000 % » à ses propres manifestations : le Festival des Templiers (18 au 21 octobre 2018), l’Hivernale des Templiers (2 décembre 2018), Trail en Aubrac (24 juin 2018), la Belle de Millau (21 octobre 2018), et la petite dernière, qui pour sa première édition risque de faire un tabac, la Belle de Palavas-les-Flots (première édition le 18 novembre 2018). « Et on a d’autres idées dans les tuyaux ! », assure Kévin Bertrand.


Evasion Sport Communication, c’est qui ?

Gilles Bertrand Même s’il est officiellement à la retraite depuis octobre dernier, le président de l’association Evasion Sport Communication est plus que jamais actif. « Nous avons revendu la société VO2 (NDLR Société qui édite le magazine du même nom) en 2015, et nous avons créé le site « spe15.fr », dédié à la lutte contre le dopage. »

Ce touche-à-tout est aussi un passionné de photo. Il a passé par exemple 4 ans en Chine pour mettre en image l’évolution du sport chinois, couvert les plus grands événements sportifs de la planète (7 Jeux olympiques, 30 championnats du monde…) ou encore réalisé des reportages plus sociaux, comme le Championnat de France Master d’haltérophilie à Decazeville, un jour de Toussaint au Père-Lachaise, le sport de rue dans la banlieue parisienne, un an de vie sur les bords de la Seine et le problème des migrants, des SDF, de ceux qui travaillent, de ceux qui n’ont rien… « Je passe un gros tiers de mon temps à photographier », calcule Gilles Bertrand.

Et quand il ne photographie pas, il est à Millau où il remet son costume de président de l’association Evasion Sport Communication. « Je donne un cap, je suis porteur d’idées, comme l’Hivernale des Templiers. Si je ne n’avais pas porté cette structure, je me serais lancé dans l’événementiel », assure celui qui a créé, on s’en souvient, l’une des premières courses de VTT en France, la Rock and Bike. « Je m’occupe aussi de la partie sécurité, du travail avec les services de secours, je définis les parcours… Et je m’occupe des réseaux sociaux ! » Les newsletters avec 95.000 contacts, la page Facebook des Templiers, ses plus de 33.000 fans et quelque 2,5 millions de personnes atteintes en 2017, c’est aussi lui !

Odile Baudrier « Odile a un peu la même mission que moi, explique Gilles Bertrand. Elle donne le cap dans la gestion administrative et comptable, elle amène sa rigueur. 15 années de Banque de France lui ont donné cette rigueur qu’elle met au service de sa mission, et au final des coureurs. Avec elle, y’a rien qui dépasse ! Elle gère spécifiquement le dossier des ravitaillements, celui des récompenses, et l’organisation générale de Saint-Estève pour les Templiers. Depuis la première édition en 1995, on a tout fait ensemble, beaucoup de reportages ensemble, toujours organisé ensemble. »

« En 1995, nous avons adopté une fille, au Tchad, grâce à l’ONG Betsaleel. Quand nous sommes rentrés en France, nous nous sommes demandé ce que nous pouvions faire pour aider cette ONG. On s’est de suite décidé pour organiser une course, sur le modèle des premiers trails que nous avions couverts aux Etats-Unis ». La première édition du Trail des Templiers a eu lieu cette même année.

Kévin Bertrand Kévin Bertrand est en charge de la partie commerciale. Il gère les partenariats publics et privés, la commercialisation du Salon du Trail. Le marketing, le commercial, la communication, le relationnel avec les partenaires, c’est lui.

Comme toute l’équipe, Marie-Line Malric est « multitâches » : assistante de gestion, elle peut s’occuper aussi des comptes administratifs, de la mise à jour des sites Internet, des inscriptions, de la relation avec les coureurs…
Monsieur Logistique, c’est lui. Nicolas Surre a en charge toute la partie logistique des événements : les chapiteaux, l’emplacement des tentes dans les villages, la gestion des bénévoles (il y en a environ 1000 pour les Templiers, 250 pour l’Hivernale et 250 pour le Trail en Aubrac), la sécurité, le matériel, les devis, les animations, les accréditations, les plannings… La liste n’est pas exhaustive.
Coralie Bertrand gère principalement la relation avec les coureurs. Si la gestion des appels téléphoniques a été confiée à un prestataire local, Coralie s’occupe des « 99% des inscriptions qui sont effectuées par Internet ». Réponses aux questions par email, contrôle des certificats médicaux, des licences… Ici non plus, la liste n’est pas exhaustive.
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