Nous ne sommes pas de ceux qui savent parce qu’ils sont d’ici ou parce qu’ils ont quelques compétences en géologie, en potamologie, en dendrologie… Il ne suffit pas d’être sûr, encore faut-il confronter sa certitude à l’opinion commune qui est souvent porteuse du bon sens qui évite erreurs et dépenses inutiles. Ainsi va la bonne démocratie.
Aussi avons-nous décidé de comparer nos arguments – qui démontent le projet de démolition du Quai Sully Chaliès – à ceux des Millavois qui fréquentent l’agora qu’est le marché du vendredi matin.
Avec un papillon qui portait quatre ou cinq raisons qui gardent la digue en l’état et renvoient au Tarn le reste de l’ébauche, nous avons engagé l’échange avec les flâneurs et autres gens du pays qui tous – à l’exception de deux ou trois affidés du maire ou de sa formation politique – ont jeté ce dessein aux orties : inesthétique, caprice coûteux, inutile, générateur de désordre dans la circulation, pas discuté avec la population, etc., etc.
L’un d’eux, parmi le grand nombre de contributeurs, un défenseur des patrimoines bâtis et langagiers, un ami des mots de Millau, nous dit : « Voilà ! Une cagada [prononcer cagade] de plus. Les projets de cabinet [d’architectes, d’urbanistes ?] ça suffit ! Les impôts ont augmenté et les caisses sont vides. Les anciens se sont battus pour le quai et maintenant on le ruine… »
Si les deux heures passées sur le forum de la place Foch avaient valeur de référendum, il vaudrait à l’esquisse, au canevas, une capilotade définitive. Les cartons pourraient être refermés et les vieilles pierres auraient le droit de mûrir, longtemps encore, au soleil !
Chiche ! On la fait cette votation !
Fédération des Grands Causses