Disparition du Touroulis : La LPO tire la sonnette d’alarme

Millavois.com
Millavois.com
Lecture 3 min.

L’érosion de la biodiversité, largement relayée par les médias nationaux, nous concerne tous et elle touche de plein fouet notre département. C’est le cas pour une espèce emblématique de notre faune locale, l’Œdicnème criard, mieux connu sous le nom de Touroulis par les anciens, un curieux oiseau aux yeux et pattes jaunes.

Bien que très discret le jour, nos aïeux pouvaient parfois repérer son nid, construit à même le sol sur les pelouses sèches, les prairies temporaires du Causse ou entre deux rangées de maïs ou de luzerne.

Mais c’est en septembre que le spectacle était à son apogée ! Au crépuscule, on pouvait observer des dizaines d’individus se regrouper pour préparer leur migration vers l’Afrique. Un œil averti repérait ces oiseaux s’activant à la recherche de nourriture (insectes, escargots, petits reptiles ou petits rongeurs). Une vie de groupe s’organisait sous ces yeux attentifs. Tout cela était !

Mais le dernier comptage annuel de la LPO Aveyron effectué en septembre dresse un bilan très alarmant : une chute de près de 40 % des effectifs est constatée en moins de 10 ans. Alors que 210 oiseaux étaient recensés en septembre 2010 sur les sites habituels où les oiseaux se regroupent, les effectifs n’ont fait que décroitre ces dernières années pour atteindre 80 oiseaux en 2018.

On assiste à une lente disparition de l’espèce en Aveyron, un des rares départements où sa présence est encore signalée.

A cela, plusieurs explications possibles : la disparition progressive de son habitat (urbanisation, fermeture des causses lié à l’abandon du pastoralisme), l’utilisation des pesticides, la baisse des populations d’insectes dont ils se nourrissent, sans compter les dérangements répétés lors de la nidification.

Les sites auxquels ils sont extrêmement fidèles année après année doivent être impérativement protégés.

Certaines interventions peuvent être préjudiciables aux périodes clés du cycle biologique de l’espèce. En effet, la réussite de la reproduction des derniers couples du département sera déterminante dans les prochaines années.

Agriculteurs, propriétaires, élus, acteurs du territoire rural, naturalistes, vous tous, aidez nous à sauvegarder cette espèce ! La disparition future de l’Oedicnème semble inéluctable si les choses restent en l’état, il est urgent d’agir.

La LPO Aveyron peut vous conseiller et vous accompagner dans la préservation des derniers couples encore présents. N’hésitez pas à la contacter : LPO Aveyron : 10, rue des Coquelicots – 12850 Onet le Château. Tél. : 05 65 42 94 48.

TAGS :
Partager cet article