À l’appel de sept syndicats, les personnels de l’Éducation Nationale ont fait grève lundi dernier.
Pourquoi ? Depuis longtemps, depuis les longues grèves de 2003, les réformes se succèdent à tous les niveaux, au primaire, au collège, dans le supérieur et au lycée, cette année.
Au collège, nous y avons travaillé, assisté à de multiples réunions, mené de longs débats.
Mais force est de constater qu’année après année, il ne s’agit que de réduire les budgets : diminuer le nombre d’heures de cours des élèves, supprimer des options, supprimer des postes, réduire les moyens octroyés aux projets, ne plus assurer les remplacements…
Nombre maximum d’élèves par classe : le seuil de 30 serait dépassé
Mais, étrangement, il y a une chose dont on parle rarement lors des débats concernant l’éducation de nos enfants, futurs citoyens, dans les médias. Ce sont les effectifs par classe.
La réforme, sous la présidence de Nicolas Sarkozy (Jean-Michel Blanquer occupait alors le poste de directeur général de l’enseignement scolaire de l’Éducation Nationale), a provoqué l’augmentation des effectifs, faisant passer de 25 à 30 le nombre d’élèves par classe, amenant à la suppression de 200.000 postes.
Pour la rentrée 2019, des postes seront encore supprimés. 1.800 ? 2.600 ? Des enseignants ? Des administratifs ? La guerre des chiffres fait de nouveau rage. Mais une augmentation de 40.000 élèves est attendue, et donc une nouvelle hausse du nombre d’élèves par classe.
Cas particulier du collège Marcel Aymard de Millau
Lundi 12 novembre, nous étions plus de 40 % d’enseignants en grève.
Parce que, avec 1.000 élèves, notre collège est l’un des plus gros de France, que des économies de structures sur tous les niveaux et corps de métiers (enseignants, surveillants, agents…) sont énormes. Nous l’avions déjà dénoncé, lors d’une journée de grève, en février dernier. Nous n’avons toujours pas été entendus. Nous craignons que la situation empire à la rentrée prochaine.
Nous avons profité de cette journée où nous avons perdu notre journée de salaire pour rappeler que localement, nous demandons :
- une classe supplémentaire sur chaque niveau avec les postes correspondants afin de ne plus avoir ces effectifs à 27-30 par classe
- 5 postes de surveillants supplémentaires au moins
- un directeur de SEGPA
- un troisième CPE
- des moyens numériques correspondants aux ambitions des programmes
Toutes ces demandes ne sont que des miettes et, si elles étaient satisfaites, nous laisseraient quand même dans le peloton de fin des collèges de France.
Une réelle solution au manque de moyen du collège Marcel Aymard, celle qui permettra de donner aux élèves les mêmes moyens qu’aux autres, sera de réduire sa taille et d’offrir deux collèges publics sur la ville de Millau, en plus du collège du Larzac.
Pour les enseignants,
Gaëlle Brient et François Lebrin