C’est avec une certaine stupeur que le public présent hier soir à l’inauguration de la nouvelle salle de ganterie « Guibert Frère » au Musée de Millau et des Grands Causses a appris de la bouche de l’intéressée le prochain départ de Rachel Amalric, directrice du Musée et de la Graufesenque.
[dropcap]L[/dropcap]a soirée promettait d’être belle. Le Musée de Millau célébrait à nouveau hier soir le travail de ganterie avec l’ouverture d’une nouvelle salle dédiée à la Maison Guibert Frères.
Un nouvel espace qui met à l’honneur la créativité des maisons gantières millavoises à travers la dernière collection entrée à l’inventaire du Musée.
Cette collection, don de Claude Liron, maître gantier et dernier directeur de la ganterie Guibert Frères (1877-1989), est riche de plus de 4.000 gants. Elle présente aussi de nombreux documents sur leurs différentes étapes de création et de fabrication – esquisses, cartons, dessins, publicités : autant de témoins de l’inventivité et de la vivacité des créateurs à travers le temps.
La dernière inauguration de Rachel Amalric
Et c’est au cours des discours d’inauguration que le nombreux public présent a appris le prochain départ de Rachel Amalric. « La Ville de Cahors m’a choisie pour occuper la direction du musée Henri-Martin, c’est une belle opportunité que je ne pouvais pas refuser », expliquait en aparté celle qui est arrivée dans la cité du gant en juin 2017. « C’est un musée extrêmement riche, avec une collection importante du peintre post-impressionniste Henri Martin, la plus riche collection autour de Léon Gambetta, mais aussi une section archéologie, une autre dédiée à l’archéologie égyptienne ou encore à l’Océanie… »
Rachel Amalric quittera ses fonctions du Musée de Millau en mars 2019 pour rejoindre la capitale du Quercy, dont le musée est fermé pour travaux depuis 2015. Des travaux qui permettront notamment le triplement de la surface d’exposition, « un projet attendu par la communauté muséale depuis des années ».
Goût de l’aventure, des défis difficiles, goût de la découverte, je suis passionnée par mon métier et l’ouverture de ce musée est pleine de belles promesses. »
« En accord avec la Ville de Cahors, j’assurerai quand même le commissariat de la future exposition Alechinsky qui ouvrira ses portes le 11 mai à Millau. Et je ferai le nécessaire pour que la période de transition avec mon successeur ne dure pas », assure la directrice.
Le grand succès de l’exposition Hundertwasser
De son court passage à Millau, Rachel Amalric ne gardera que de bons souvenirs. « Parfois les planètes s’alignent, confie-t-elle. On m’avait choisi pour redynamiser le musée et j’ai donné le maximum de mon énergie à cette tâche… A Millau, j’ai pu concilier ma vie professionnelle et ma vie familiale… J’ai cumulé plusieurs formes de bonheur. »
Sa plus grande fierté ? « La réussite de l’exposition Hundertwasser qui en six mois a attiré quelque 15.000 personnes, alors que l’on n’atteignait pas ça durant toute l’année… Je ne suis pas peu fière que l’on ait réussi, avec toute l’équipe du musée, à mener à bien ce défi ! »
Si l’intérim sera assuré par son personnel, le Musée de Millau devra quant à lui se trouver un nouveau directeur. Avant la très attendue exposition Alechinsky et les importants travaux prévus par la municipalité…
