A Millau comme dans de nombreuses villes françaises, un rassemblement a eu lieu pour dénoncer la hausse spectaculaire des actes antisémites (+ 74 % en un an).
A 18h30, au pied de la plaque commémorative sur laquelle sont gravés les noms des déportés juifs de Millau de la Seconde Guerre mondiale, environ 150 personnes se sont réunies : personnalités politiques de tous bords, anciens combattants, gilets jaunes, ou simples citoyens… tous étaient là pour pour dire « ça suffit ! » à l’antisémitisme.
« Un des fondements de notre République est attaqué »
« En tant que citoyen, notre responsabilité commune, c‘est d’être au rendez-vous dès que la République est menacée, a déclaré Michel Durand, secrétaire de la section de Millau du Parti socialiste à l’origine de cette mobilisation. Nous devons être fiers d’être citoyens d’une République qui est généreuse avec tous ses enfants sans distinction de couleur de peau, de religion, d’origine ou de je ne sais quel critère discriminatoire. »
« L’antisémitisme n’est pas l’affaire des Juifs, a-t-il continué. Il est l’affaire de la Nation tout entière (…) Jamais nous n’accepterons la banalisation de la haine, de toutes formes de racismes et de discriminations, quelles soient confessionnelles ou autres. (…) Dans une période de perte de repères où le négationnisme, l’antisémitisme, la haine et les discriminations se propagent et se banalisent, c’est un des fondements de notre République qui est attaqué : la fraternité ! Par ce rassemblement ce soir nous montrons notre intransigeante réprobation à l’encontre de tous les actes d’intolérance, de discrimination et de racisme envers toutes les confessions, quelles qu’elles soient. Non, l’antisémitisme, l’intolérance et la haine, ce n’est pas la France ! Nos valeurs communes seront toujours plus fortes que l’ignorance et l’ignominie. »
« De quel droit ? »
On notait dans l’assemblée la présence de Simon Massbaum, président de l’association pour la mémoire des déportés juifs de l’Aveyron, qui a rappelé :
Lorsqu’on parle d’antisémitisme, à chaque fois il faut y associer 6 millions de morts, dont 1,5 million d’enfants. Ce ne sont pas que des mots, ce ne sont pas que des immondices, ce ne sont pas que des insultes, non, c’est la disparition d’êtres humains uniquement parce qu’ils étaient. »
« Pourquoi des gens se permettent de vomir autant d’insanités ? », se demandait-t-il en aparté au sujet des propos à l’encontre Alain Finkielkraut. « De quel droit ? Au nom de quoi ? Pourquoi ? C’est le seul questionnement que l’on peut avoir : qu’est-ce que vous voulez ? »
