CIRCUIT A – NORD-EST (partie 2)
Porche via la rue Saint-Antoine
Le porche de l’angle Sud de la Place Foch permettait d’accéder à la rue Saint-Antoine, et en face au Jeu de Paume actuel restaurant au nom éponyme. Remarquez le balcon en encorbellement de l’ancien Café de la Poste du siècle dernier. En effet la Poste fut un temps installée dans l’aile gauche de l’attenant Hôtel Pégayrolles (Musée).
Hôtel Pégayrolles – Musée
Sur l’emplacement de la maison achetée à M. De Gualy St-Rome, Monsieur De Pégayrolles président du parlement de Toulouse fit construire en 1738 ce bel Hôtel privé, flanqué de deux ailes. Il fut pillé et en partie incendié en mai 1791. De 1856 à 1937, il devint Hôtel de Ville. Il abrita aussi la Poste, le Commissariat, la Caisse d’Epargne, la bibliothèque et à présent le Musée municipal.
L’entrée monumentale, au linteau ouvragé avec clé pendante et tête sculptée. Des colonnes engagées l’encadrent, terminées par des simulacres de chapiteaux sculptés.
Les armoiries furent détruites par les révolutionnaires. Ne reste que ce visage avec sa parure qui lentement se dégrade.
A la base du toit, la balustrade de couronnement ruinée fut refaite en 1906/07, mais a disparu ! Des mascarons gueule ouverte font office de gargouilles aux chêneaux zingués
Le Musée municipal place Foch – Hôtel Pégayrolles
Il est d’une richesse incroyable par ses collections couvrant des millions d’années ! La paléontologie avec les nombreux fossiles dont les célèbres reptiles amphibiens. La préhistoire : les squelettes animaliers, puis humains entourés de l’outillage lithique. Le monde gallo-romain de Condatomag et la céramique sigillée qui pendant plusieurs siècles sera commercialisée dans l’Empire romain et au-delà ! La mégisserie et la ganterie, notre proche passé industriel, sont révélées au public. Enfin une exposition de costumes et accessoires de la diva Emma Calvé, retrace toute une vie consacrée à l’art lyrique.
Porte et Fon Mage
Au niveau du n° 32 du bd de la Capelle, l’accès à la rue de la Fon, actuelle rue du Mûrier, était fermé par une porte appelée Porte de la Fon. « Elle était surmontée d’une tour reconstruite à plusieurs reprises dont il ne reste plus trace » (J. Artières)
La Fon Mage, débaptisée en Fontaine Basse au XIXe s. était déjà citée au XVe s. Un lavoir y avait été aménagé. Après la destruction des remparts dont les déblais avaient surélevé la chaussée, un escalier assez raide permettait d’y accéder. Le parapet fut construit en 1805. En 1897 la fontaine faillit être démolie par les gens du quartier qui trouvaient sa voûte peu esthétique, mais devant le coût… le projet tomba à l’eau !
Caisse d’Epargne
Au 30 bd de la Capelle. Avec le concours des « bons offices » du banquier Villa, la Caisse d’Epargne acquit des immeubles cédés par la Commune, pour construire ce bel »hôtel » inauguré en 1909, qui coûta 52000 frs. L’entrée en style néo-classique à l’antique était de mode (voir Maison du Peuple, Crédit Lyonnais) avec porche à deux colonnes et fronton curviligne brisé.
Les balcons du 2e étage sont portés par de solides consoles à volutes et denticules. La belle ferronnerie embellit cette façade par trop géométrique.
En face, sur le bâtiment à l’angle droit de la rue du Champ du Prieur une plaque récente honore la mémoire des 23 Juifs déportés à Auschwitz.
Ferronnerie du n°21 du bd de la Capelle
Les remparts furent plusieurs fois partiellement démolis ou ruinés au moment des conflits ou de l’abandon en temps de paix. Ils furent relevés tout autant. Les guerres de religion parachevèrent les destructions. Le coup de grâce fut donné en 1623 par ordre du Cardinal Richelieu en vertu des clauses des Edits de Nantes et de pacification. Ils devinrent une carrière bien pratique… En 1745 on commença le comblement des fossés, travail effectué par corvées par les habitants.
Ainsi fut créée la ceinture de boulevards du Tour de Ville.
Les immeubles de la bordure extérieure de ces boulevards furent donc élevés postérieurement à cette date. En témoignent beaucoup de dates du XIXe s. gravées dans la pierre des portes.
Au n° 21 du Bd de la Capelle ce majestueux balcon est soutenu par six consoles. Nous en trouvons de semblables sur les autres boulevards sud, attestation d’une même époque.
Remarquez l’élégance du garde-corps en fer.
Agrafe du n° 19 Bd de la Capelle
Façade et porte n°3 Bd de la Capelle
Cette façade est typique par sa décoration bien mise en valeur. Chaque fenêtre à encadrements à rainure, appuis soutenus par deux corbeaux, linteau à fronton ondulant.
L’ensemble préfigure le style Art nouveau en vogue au début du XXe s.
La porte a la partie supérieure particulièrement soignée avec linteau de l’entablement sur modillons et deux consoles à cambrures aux extrémités.
L’agrafe est sculptée de spirales et autres motifs, à regret empâtés par la couche de peinture.
Mur du n°4 rue Claude Peyrot
Ce mur a été tant remanié que l’on peut lire trois baies obturées, au profit d’une quatrième rectangulaire avec arc de décharge. L’on peut regretter la grande porte primitive dont il reste l’arc en plein cintre.
La base était assez soignée en appareillage régulier, mais la moitié du haut est en tout-venant. Les maisons du vieux Millau sont édifiées avec des moellons de pierre assez disparates : calcaire de strates, calcaire marneux (bleuté, assez gélif) et travertin (« tuf » de Creissels, Peyre…). Les carrières du Pays Maigre furent grandes pourvoyeuses, et les récupérations sur les ruines, dont remparts, pratique courante. Ces vieux murs ne paraissent pas solides et pourtant beaucoup ont traversé l’épreuve du temps grâce à la ténacité réparatrice des occupants.
Traverse du Mûrier
Cette traverse dite Volta garela, « des escaliers boiteux », fait communiquer la Place Claude Peyrot (ex-place du Mûrier) avec le Boulevard de la Capelle.
Le Mûrier était dit Amourié. « Dans les comptes du Consul Boursier de 1426, il était question de faire des réparations à l’escalier de l’Amourié, detras la Gleya » (J. Artières). Le caladage est récent, mais les marches bien usées.
Portail n°6 rue Claude Peyrot
Portail du XVIIe s. à pilastres supportant un entablement. Les armoiries de la clé de voûte surbaissée ont été détruites, comme bien d’autres de maisons nobles, probablement à la Révolution.
Sur la Place des Halles était autrefois la Cour Royale, laquelle depuis la construction du Tribunal du bd de l’Ayrolle, servait de presbytère depuis 1836. Par destruction de cette Cour du Baillage en 1896, l’archiprêtre de Notre Dame alla habiter jusqu’en 1907 à la maison Carrière derrière l’église. A cette date il dut quitter les lieux pour permettre la construction de la Caisse d’Epargne. On peut penser que cette porte fût celle de la maison Carrière un temps presbytère ; mais aussi elle permettait l’accès aux appartements de la famille noble de Grandsaigne d’Hauterive.
Cette maison aurait été construite début du XVIIe s. : « L’escalier intérieur en est le témoignage le plus fort » (M. Jean Jalard).
A SUIVRE