Nous publions le texte d’une lettre adressée par Bernard Maury au commandant de la gendarmerie de Millau. Samedi, lors de la manifestation organisée à Paris, certains gilets jaunes auraient scandé « Suicidez-vous » aux forces de l’ordre.
Mon Commandant,
Des appels au suicide criminels…
La précarité des gilets jaunes a engendré leur désespoir qui s’est traduit par des occupations de ronds-points et par de grandes manifestations populaires. Leurs actions avaient suscité la sympathie de la majorité des Français, mais les unes ont causé une douzaine de morts et les autres de nombreux blessés et de graves atteintes aux biens privés et aux monuments publics.
Ces actes se sont perpétués de samedi en samedi, à cause du désarroi des manifestants devant l’inaction du gouvernement ou de leur irresponsabilité créée par l’anonymat de la masse, mais samedi dernier des cris odieux ont jailli de la foule. Un nouveau seuil au-delà de la haine a été franchi.
L’indicible a été dit et même, deux jours après, écrit sur une façade de gendarmerie !
Jusqu’à ce sinistre samedi, pourtant « pascal », de telles paroles n’avaient jamais été prononcées. De surcroît, le soir même, lors du journal télévisé, un meneur des gilets jaunes a eu le cynisme de justifier ces appels au meurtre injustifiables.
Ils ne savent plus ce qu’ils font. Ce n’est plus une révolte et ce ne sera pas une révolution, car il leur manque depuis le début un Comité de salut public.
Mon commandant, je vous prie de bien vouloir transmettre à vos subordonnés ma vive indignation suscitée par ces insultes scandaleuses et les assurer de mon soutien et de mon admiration pour leur abnégation dans leurs activités de tous les jours.
A Millau le 23 avril 2019,
Bernard Maury
