C’est sous un soleil radieux que le quartier de Malhourtet a célébré l’arrivée du printemps ce vendredi 23 avril : guidé par le récit légendaire du Drac et du Cep de vigne et les chants carnavalesques, un joyeux cortège richement masqué a rendu hommage aux origines mythologiques du quartier.
Ici, La Calandreta est devenue tanière du Drac ; là, l’école Jean-Henri Fabre a incarné le lieu où le cep planta racine ; quant aux placettes de la rue Delattre de Tassigny, elles se sont tour à tour transformées en champs de bataille dont les traces sont encore perceptibles dans l’espace… l’ethnologue Daniel Fabre, éminent spécialiste des carnavals languedociens, dirait qu’« ainsi, dans le temps rituel, s’est dessiné une topographie, un espace à paliers dont tous les lieux ont un sens symbolique et social ».
En effet, Carnaval a permis de faire ensemble l’expérience mythologique du quartier. Et, si la force du rite réside en sa capacité à ne pas rester figer, la tradition orale, en perpétuelle évolution elle aussi, est venue lui offrir de nouveaux ressorts narratifs : personnage légendaire et carnavalesque, incarnation du rapport étroit que l’Homme entretient avec son milieu de vie, l’Homme Sauvage a ainsi surgi du néant au cours de la déambulation 2019 pour réclamer sa part d’existence dans le mythe fondateur du quartier de Malhourtet… Toute une histoire !
Merci à Corinne Bodu et la Cie La Manivelle, Anne-Marie Rivemale et le groupe Rita Boga, Laurent et Chantal de l’Univers Théâtre, Marylou et le Service Education Jeunesse, les enseignants, enfants et parents des écoles Jean-Henri Fabre et La Calandreta, l’équipe du Centre Social Causse ainsi que toutes les personnes qui se sont associées à la réalisation de cet événement, en donnant de leur temps ou en apportant des matériaux pour la réalisation des masques et autres attributs carnavalesques !
Pour en savoir plus et bien plus encore sur le carnaval mythologique et le projet Graines de Malhourtet, le public est invité à venir découvrir l’exposition « Graines de Malhourtet » qui se tiendra du 7 mai au 7 juin à l’Espace Culture de la Ville de Millau (jardins de la Mairie) : le travail de recherche et de création mené depuis 2017 autour des mémoires orales du quartier par le collectif rassemblant les habitants, l’association La Tortuga, l’école Jean-Henri Fabre, l’école La Calandreta et le Centre Social Causse y sera présenté : entre temps passé et temps présent, réalités et imaginaires, l’ensemble des matériaux ethnographiques, archives historiques, photographies, productions écrites, sonores, plastiques et visuelles seront ainsi mis en perspective pour évoquer l’histoire commune, mais aussi les parcours individuels et la diversité culturelle qui ont façonné l’esprit des lieux au cours du temps. Réalisée pour l’occasion, l’installation de Nuria Prats, « De fils en exils », apportera, quant à elle, un éclairage spécifique sur la question de l’exil.
Exposition Graines de Malhourtet, du 7 mai au 7 juin, à l’Espace Culture de la Ville de Millau (Jardins de la Mairie). Vernissage le mardi 7 mai à 18h15.