« Ce que cache celles et ceux qui le préconisent » !
Suite à mon premier article, je tiens à réaffirmer qu’à nos yeux, le seul projet sanitaire acceptable, vraiment de gauche, passe par le maintien des deux hôpitaux publics à Millau et à Saint-Affrique, ce qui bien sûr n’exclut pas des coopérations intelligentes.
Par contre, la référence à « l’hôpital médian », où qu’on le situe, poursuit deux objectifs. D’une part, nous faire accepter la suppression de services, de dizaines d’emplois, la réduction de l’offre et de la qualité des soins dans notre territoire.
D’autre part, nous détourner des véritables enjeux, orienter les légitimes mobilisations dans une impasse, en usant si nécessaire de la détestable division entre Millau et Saint-Affrique. « L’enfumage » le plus élaboré est l’œuvre du député sud-aveyronnais, Monsieur Viala.
Il annonce possible d’obtenir un hôpital neuf, moderne, efficace, ce qui selon lui est impossible sur Millau et Saint-Affrique pour de multiples raisons, qu’il se garde bien de nous citer, et pour cause !
Monsieur Viala, comme tous les partisans de l’hôpital médian, cache la vérité. Il ne s’agit pas d’un problème Sud-aveyronnais, mais d’un problème national. Tous les hôpitaux publics de France sont depuis des décennies, sous Sarkozy, Hollande et maintenant Macron, mis volontairement en faillite, ce qui vient d’amener, monsieur Grimaldi, professeur émérite de diabétologie au CHU de la Pitié Salpêtrière à s’écrier lors d’une manifestation « On nous précipite au bord d’une catastrophe sans précédent ! ».
Propos corroborés par le vote à l’Assemblée nationale, d’une purge supplémentaire de 900 millions d’euros sur le budget des hôpitaux publics, déjà au bord de la rupture. Depuis 2017, les dépenses de santé ont été amputées de 12 milliards d’euros.
Dans ces conditions, oser évoquer l’idée d’un hôpital moderne revient à nous prendre pour des imbéciles pour mieux nous faire accepter l’inacceptable. Plutôt que d’argumenter, monsieur Viala termine son « enfumage » par une menace : « Si on n’accepte pas l’hôpital médian, on n’aura rien ! »
C’est la traduction d’une stratégie patronale désormais éculée. On demande aux salariés d’une entreprise d’accepter 50% de suppressions d’emplois assorties d’une baisse de salaire et d’une augmentation du temps de travail. Le chantage est clair : C’est ça ou rien !
Et en moyenne, au bout de 2 ans, l’entreprise est délocalisée. C’est un chantage odieux de même nature que l’on fait supporter aux personnels hospitaliers et aux usagers. Parce que l’objectif poursuivi depuis des années est clair. En finir avec notre système solidaire, issu du Conseil National de la Résistance, privatiser les soins de pathologies rentables, réserver ceux qui coûtent chers au public, donc aux contribuables, et dans ce cadre, un seul hôpital public suffira pour l’Aveyron et il sera à Rodez.
Aussi plutôt que de céder aux chimères des beaux parleurs, répondez à l’appel des organisations syndicales en n’oubliant jamais que les seuls combats que l’on est sûr de perdre, sont ceux que l’on ne mène pas.
André Perez (PCF)