Elle, c’est Béatrice Girard. Née en 1967 à Neuilly-sur-Seine, elle obtient un DEUG de droit à l’Université de Sceaux.
Lui, c’est Didier Poite, né en 1958 à Dakar, au Sénégal. En 1982, il décroche un DUT option Construction-Fabrication à l’IUT de Bordeaux, avant de repartir au Sénégal où il s’occupe de l’entreprise familiale, dans le secteur du commerce et de l’hôtellerie.
A priori, ces deux-là n’étaient pas faits pour se rencontrer. Sauf que…
En 1990, Didier Poite, « après une première vie au Sénégal », « débarque en France » pour y suivre une formation hôtelière. En 1992, il sort diplômé de l’Ecole de Savignac (Périgueux), un établissement renommé qui forme des dirigeants d’entreprises de l’hôtellerie et de la restauration. C’est à Périgueux qu’il rencontre Béatrice Girard, diplômée un an avant lui de cette même école, après avoir tourné le dos à ses études de droit…
Depuis, ils ne se sont plus quittés.
« L’esprit d’entreprendre »
Diplômes en poche, le couple s’établit à Paris en 1993. Pendant trois ans, Didier dirige une pizzeria pendant que Béatrice est attachée commerciale chez le leader du plateau-repas.
En 1996, retour à Bordeaux où ils créent leur propre franchise de restauration commerciale à thème : Le Bodégon Colonial, à Pessac. Ils revendent leur enseigne en 2001, et pendant deux ans, Didier reste directeur technique du groupe.
Changement de cap (et de vie) en 2005. Ils rachètent le camping de Cureplat à Millau, qu’ils rebaptisent dans la foulée « Camping du Viaduc ». Une affaire qu’ils vont garder jusqu’en 2014, le temps de se poser un peu après l’arrivée de Julie et Hugo, en 2006.
« Après 10 saisons, on ne voulait pas rentrer dans une routine et on s’est remotivé pour un nouveau challenge », explique Didier Poite, reconnaissant que le couple avait toujours eu « l’esprit d’entreprendre ».
« Nous avons cherché à racheter un camping, on nous a parlé de l’Ardèche… Mais on s’est rendu compte qu’il faisait mieux vivre à Millau », sourit-il.
En 2016, Béatrice a ouvert la boutique « Carré Blanc », boulevard de Bonald. Didier s’est lancé dans une activité d’agent commercial, spécialiste en cession-acquisition de camping, hôtels, gîtes et chambres d’hôtes…
« Un hôtel qui méritait d’être rénové »
Est-ce déjà la routine qui leur a fait peur ? En 2018, ils rencontrent Nadine Solignac, alors propriétaire de l’Hôtel de la Capelle depuis une quinzaine d’années. Elle cherchait à vendre. Eux cherchaient à acheter, pour revenir à leurs premières amours, l’hôtellerie.
« En découvrant la capacité, le nombre de chambres, on s’est dit que cet hôtel méritait d’être rénové et remis au goût du jour », explique Didier Poite, enthousiasmé par cet établissement historique, avec ses 40 chambres, sans restauration et à proximité immédiate de restaurants, d’un parking sous-terrain et au cœur de la place vivante de Millau. « Un emplacement idéal, calme et en centre-ville ».
La tête dans les étoiles
L’affaire conclue en février 2019, les travaux (« effectués par des entreprises locales ! ») pouvaient commencer. Après la rénovation d’une vingtaine de chambres, de l’espace de vie, de l’accueil, de la salle des petits déjeuners, après la climatisation de toutes les chambres et de l’ensemble de l’hôtel, après la création d’une terrasse… le « nouvel » Hôtel de la Capelle a ouvert ses portes le 8 août, en pleine saison touristique.
Stratégiquement aussi, l’hôtel a évolué. « Nous gardons toute une gamme de chambres, de l’économique à la chambre supérieure, afin de pouvoir toucher différents publics », explique Béatrice Girard. « Et l’hôtel est désormais ouvert toute l’année, tous les jours, alors qu’il était fermé quatre mois dans l’année », souligne-t-elle en affirmant vouloir ainsi « répondre à une demande de commerciaux et de professionnels ».
Un travail de titan qui commence à porter ses fruits. Alors que les premiers mois d’activité sont « encourageants », l’établissement vient de se voir accorder une troisième étoile. Une nouvelle étoile qui sera dévoilée ce jeudi 6 février, à l’occasion de l’inauguration officielle.