Jérôme Rouve a souhaité consacrer une conférence de presse au thème des finances et de la gestion de la ville samedi 15 février à son local de campagne.
C’est en duo avec son colistier Yannick Caumes qui serait adjoint chargé des finances qu’ils ont dressé un constat et une « analyse pointue » de la situation des finances municipales en proposant une vision différente de celles des autres candidats, mais surtout « des solutions pour revenir à une situation financière saine ».
Avant de rentrer dans le vif du sujet, Yannick Caumes est revenu sur les deux principales raisons de son engagement auprès de Jérôme Rouve, à savoir, « le fait qu’il soit un homme de projets, c’est une chance pour Millau, ainsi que son côté rassembleur auquel il est sensible en tant qu’homme de gauche ».
L’état des lieux
« Je m’interroge parce que nous sommes le 15 février et que le budget primitif n’a pas encore été voté. Depuis le 1er janvier, la mairie engage des dépenses et encaisse des recettes sans avoir mis en conseil municipal le vote du budget prévisionnel. Même si c’est légal, c’est du jamais vu sur Millau et c’est irresponsable : c’est une gestion à vue » !
Face à ce manque de transparence, Yannick Caumes a interrogé les services de la Ville pour obtenir comme tout citoyen, des documents comptables et financiers, mais surtout voir « le reste à payer », c’est-à-dire ce qui a été engagé en 2019, mais qui n’a pas été payé.
Malgré une « réponse de courtoisie », l’équipe n’a toujours pas reçu les documents et a donc décidé de reprendre un à un tous les conseils municipaux de l’année écoulée pour faire elle-même un état des lieux précis des finances de la ville de Millau grâce aux compétences des deux anciens adjoints aux finances de la ville : Yannick Caumes (mandat de Guy Durand) et Karl Sekran (mandat de Christophe Saint-Pierre).
De cette façon, ils évitent un audit financier que certains candidats préconisent et qui serait très onéreux (entre 130 000 € et 150 000 €).
D’après leur analyse, il ressortirait une dette de 32 millions d’euros que le tandem ne qualifie pas d’inquiétante, rappelant que « comme pour un ménage, il y a une bonne et une mauvaise dette ». Ce qui les inquiète davantage c’est l’annuité (capital et intérêt) à rembourser chaque année: « En 2019, elle coûtait 3.8 millions d’euros et elle passera l’année prochaine à 4.5 millions d’euros en tenant compte des engagements de la municipalité. Le fonctionnement actuel de la mairie dégage 4 millions d’euros et ne permet pas l’intégralité du remboursement ».
Le budget n’a pas pu être équilibré, c’est pour cela que le budget n’a pas été voté ».
Une gestion responsable
« Contrairement aux autres candidats qui font planer la menace de la mise sous-tutelle », Jérôme Rouve préfère ne pas inquiéter les citoyens et plutôt proposer des solutions pérennes.
« J’ai la chance d’avoir des gens compétents et qualifiés chacun dans son domaine, grâce à eux et à notre travail, nous pouvons apporter des solutions en gérant la ville de Millau d’une autre façon : nous allons réaliser un mandat de gestionnaires et de bâtisseurs ».
C’est à travers quatre grands axes que Jérôme Rouve propose de redresser la situation financière de la ville tout en continuant de la dynamiser et de la bâtir pour demain.
Réaliser des économies
« Un euro c’est un euro. Il faut réduire les dépenses : les frais de communication, les déplacements du personnel hors département avec les véhicules de fonction et les études inutiles (Sigean 110 000€). À titre d’exemple, les indemnités des candidats non retenus sur le projet piscine représentent 80 % de 435 000 € à la charge des Millavois ».
• « Aujourd’hui la dette n’est pas gérée, elle est à vau-l’eau. La dette doit être renégociée, restructurée, il faut aller la renégocier avec les établissements bancaires, il faut défendre son budget, il y a moyen de gagner presque 1 million d’euros en l’étalant pour avoir de l’oxygène ».
• « Le parking Capelle coûte 350 000 € par an. Il fait partie des budgets annexes qu’il faut nécessairement réduire et rééquilibrer ».
• « Les économies passeront par une mutualisation de certains services entre la mairie et la Communauté des communes, mais aussi en interne en intégrant les nouvelles technologies et en gérant avec bon sens et bienveillance : Nous avons besoin de tout le personnel, il y a des gens extraordinaires auxquels il faut faire confiance ».
Augmenter les recettes
« On ne commence pas un projet en faisant une vidéo ! À l’heure actuelle, on fait des projets sans aller chercher des financements ou très peu. La première des choses à faire est de demander des aides au département, à l’état, à la région et surtout à l’Europe, partenaire capital aujourd’hui, en répondant par exemple à des appels à projets. Un collaborateur doit s’occuper de ça et être spécialisé, c’est très complexe ».
À partir de là, on demande le financement et on obtient de fait, des taux plus bas, pas à 4.5 ou 5 % ! Ensuite, on demande les autorisations administratives, c’est encore du bon sens » !
Favoriser l’activité économique
« La ville de Millau perd 140 emplois par an pendant que Rodez en crée 130. Un emploi, en moyenne, c’est 10 000 € de recette par an pour la collectivité. Une entreprise qui se développe c’est de la CFE (cotisation foncière des entreprises), ce sont des emplois qui se développent et des familles qui viennent s’installer à Millau et qui consomment en ville. Aujourd’hui, 33 % de la population a plus de 60 ans, il faut redynamiser la ville ».
Sur la question des impôts, l’équipe promet qu’elle ne touchera pas à l’impôt. « Sur 12 ans en moyenne, l’augmentation des impôts à Millau toutes taxes confondues a été de 30 % ».
Établir un plan de mandat
« Nous établirons sur six ans ce qui sera réalisé et on dira ce que l’on ne pourra pas faire. S’il faut prendre le temps, on le prendra, on ne fera pas les choses deux mois avant les élections. Je fais ce que je dis et je dis ce que je fais, il faut lancer les projets avec sérieux et sans amateurisme ».
« On ne va pas faire les projets en fonction des caprices de X ou Y ou d’un adjoint qui va taper des pieds » !
Jérôme Rouve fait allusion au dernier projet de complexe sportif qui coûtera 5 millions d’euros à la ville et au camping de Millau-plage bradé 500 000 € qu’il qualifie de faute de gestion.
« Nos actions ne se feront pas au détriment des Millavois ni du personnel communal, cadres compris, ni des associations pour lesquelles nous garderons le budget qui leur est attribué ».
Le mot de la fin revient au candidat connu pour aimer relever et gagner des défis, c’est, il le dit lui-même ce qui l’anime, son ADN.
« Il y en a qui dépensent sans compter, nous, on comptera avant de dépenser, c’est notre façon de voir les choses, ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas dépenser ».