Il ne se passe pas un jour sans qu’un déluge de remerciements gouvernementaux n’inonde nos écrans TV, en direction des personnels soignants, salariés des services publics, enseignants, caissières, ouvriers… Ils sont devenus des héros, après avoir été, il y a peu, humiliés, méprisés, réprimés, gazés. Monsieur Macron ajoute à ses remerciements la promesse de primes allant de 500 à 1.500 euros. Certes, c’est toujours bon à prendre en ces temps difficiles, mais cela ressemble trop à une « carotte ».
Certes, à défaut de masques, de tests, la solidarité, la discipline s’imposent, mais cela n’interdit nullement l’indignation, les interrogations, l’exigence d’actes concrets tout de suite, qui prépareront les « jours heureux » de l’après-pandémie.
« Celui qui n’a pas le courage de se rebeller n’a pas le droit de se lamenter », selon Che Guevara. Et bien, nous avons le droit et le devoir de nous rebeller parce que nous subissons aujourd’hui les conséquences du démantèlement de notre système de santé. Nous avons le devoir de rappeler que depuis 20 ans, les logiques comptables, financières ont entrainé la fermeture de centaines d’hôpitaux de proximité, la suppression de 118.000 lits et de 60.000 emplois de soignants, tandis qu’est en suspend une nouvelle saignée avec l’annonce de cette escroquerie baptisée « hôpital médian ».
Plus scandaleuse encore, la situation dans les EPHAD. Depuis 2017, le gouvernement a été alerté par de nombreux rapports et des propositions. Je cite des extraits : « sous-effectifs, conditions de travail indignes, salaires scandaleusement faibles, mais prix exorbitants pour les familles, accidents du travail deux fois supérieurs à ceux du BTP ». Dans un discours à l’assemblée, notre camarade député Pierre Dharreville a dénoncé : « les EPHAD sont devenus un lieu de souffrance, souffrance au travail, souffrance de maltraitance ».
Or qu’a fait le gouvernement ? Du blabla. Sa compassion et son assistance sont réservées aux banques, aux grandes entreprises capitalistes, à celles du CAC40, aux actionnaires.
Alors oui, l’indignation, la rébellion sont un devoir si nous ne voulons pas que demain soit la continuité d’hier, en pire. C’est sans attendre que nous devons exiger des moyens pour la santé des actes concrets et non des discours de compassion.
• Pas de prime, mais des augmentations de salaire pour les personnels soignants (minimum 300 euros par mois)
• L’embauche de 100.000 agents hospitaliers, 300.000 dans les EPHAD
• L’annulation de la TVA pour les hôpitaux
Et pour y parvenir, nous exigeons le rétablissement de l’impôt sur la fortune, la taxation des revenus financiers, la suppression des paradis fiscaux…
Martine Perez,
ex-conseillère régionale PCF