Millau. Deux confinements subis et une « bobine » toujours intacte

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Cette Peugeot 201 M de 1937, du parc SAVA, aura effectivement vécu deux confinements.

Une première fois durant la période 39/45 et celui que nous connaissions depuis deux mois. En effet, deux ans seulement après ses premiers tours de roue, pour cause de déclaration de guerre, elle fut remisée jusqu’à l’Armistice.

Dans son élégante robe bleue « tenue de soirée » qu’elle a gardée intacte, avec sa traîne « queue de castor », elle s’est autorisée ces derniers jours une brève sortie dérogatoire, prenant soin de respecter les mesures barrières du moment et d’apposer pour la circonstance sur sa calandre un masque à usage de protection, laissant toutefois bien apparente comme il se doit sa plaque identitaire « 201 ».

Ainsi choyée par son propriétaire qui la possède depuis 31 ans, avec son immatriculation « AW » datant de 1955, année de son arrivée dans le département, elle a conservé en l’état, sans aucune ride, la fière « bobine » de ses jeunes années, qui lui garantit toujours autant de succès à l’allumage. Et comme pour gagner toujours plus en séduction, elle peut aussi jouer de sa faculté « avance », fonction qui équipait les voitures de cette génération, lui permettant encore aujourd’hui, à 83 ans, de doper son allant.

15.900 exemplaires assemblés entre 1936 et 1937

Première voiture française équipée de roues indépendantes et également, chez Peugeot, à utiliser le « 0 » central dans son appellation, toujours en vigueur à ce jour, la « 201 » a pris place sur le marché de 1929 à 1937, d’abord avec une première génération dite des « caisses carrées » jusqu’en 1933, suivie des modèles « queue de castor » aux formes plus galbées. Celle-ci étant l’un des derniers dotés du moteur de 1,5 l, développant 35 CV, avec boite 3 vitesses et freins à câbles, autorisant une vitesse de 85 km/h.

15.900 exemplaires de cette limousine série « M » ont été assemblés à Sochaux en 36 / 37, premières années des congés payés. D’autres modèles, coach, cabriolet, ont vu le jour avant que, dès 1938, le contrat rempli, elle ne laisse place à une non moins mythique Peugeot : la « 202 », produite jusqu’en 1949.

En attendant de pouvoir renouer comme ses autres consœurs de SAVA, avec les rassemblements mensuels de la place Emma Calvé, depuis son feu de position situé sur l’aile avant gauche, éclairé pour la circonstance, c’est une lueur d’espoir de jours meilleurs que notre octogénaire a souhaité diffuser aujourd’hui à son environnement, saluant l’heure venue de la levée progressive du confinement.

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