Le 12 mai, lendemain du déconfinement, nous nous sommes retrouvés à plus d’une centaine un peu avant 20h sur la Place du Mandarous pour exprimer notre colère face à la gestion de l’épidémie de COVID-19 et exprimer notre souhait de changer radicalement de cap pour le fameux « monde d’après ».
Nous souhaitions dénoncer le manque de moyen pour les services publics et notamment l’hôpital, l’abandon des intermittents du spectacle et de tous les intermittents de l’emploi. Nous avons respecté la distance d’un mètre ainsi que le port du masque.
Ce rassemblement s’est déroulé sans incident, c’est dire la surprise en découvrant près de 10 jours plus tard, dans nos boîtes aux lettres, une amende de 135 €.
La semaine suivante, nous nous sommes retrouvés à une vingtaine, tranquillement assis Place de la Capelle. Plusieurs véhicules de police ont alors déboulé et près de trente policiers se sont postés et nous ont encerclés, comme si nous étions de dangereux criminels. Sidération.
Pressés sous peine de prendre une amende, nous avons décidé de nous disperser. Deux personnes ont néanmoins écopé d’une amende de 135 € alors qu’elles tentaient simplement d’échanger avec les policiers.
Nous alertons aujourd’hui sur la dérive autoritaire de ce gouvernement qui étouffe, opprime toute forme de contestation. Ils ont démontré de nouveau avec le COVID leur incapacité à prendre des décisions en fonction du bien commun. Leur compromission avec les multinationales est dangereuse.
On a pris conscience de notre fragilité avec des ruptures d’approvisionnement en médicaments, en masques, en denrées. Il nous faut aujourd’hui, une bonne fois pour toutes prendre conscience que les personnes qui nous dirigent ne nous veulent pas du bien, car leurs intérêts sont contraires aux nôtres.
Centres commerciaux, parcs d’attractions, obliger les gens à s’entasser dans les transports pour aller travailler. Cela est permis. Mais se rassembler à plus de dix dans l’espace public, ça c’est interdit ! Cela vise clairement à museler l’expression politique, car oui, là-haut, ils tremblent. La police, dernier rempart de ce pouvoir autoritaire, a carte blanche, tout est permis.
Et en retour le pouvoir leur assure protection même dans les cas avérés de violences policières. Ils ont construit, loi après loi, décret après décret, la possibilité de réprimer la liberté d’expression, de manifester. Et le COVID leur donne une belle opportunité de renforcer leur arsenal répressif.
Alors oui apparemment la loi autorise maintenant à verbaliser par vidéosurveillance, mais est-ce normal, est-ce légitime ?
Nous nous demandons comment ont-ils pu établir l’identité de chacun de manière formelle malgré les masques. Pourquoi une trentaine ont reçu l’amende et pas d’autres ? Nous avons beaucoup d’interrogations. Et nous ne manquerons pas de demander à monsieur le maire Saint-Pierre ce qu’il pense de l’utilisation qui est faite de la vidéosurveillance dans sa ville.
Pour notre part, nous considérons n’avoir commis aucune infraction. Cette contravention résulte d’un texte qui porte une atteinte grave et manifestement illégale à plusieurs libertés fondamentales, dont la liberté d’expression. Nous soutenons la Ligue des droits de l’Homme (LDH) qui a décidé d’engager un recours contre l’article 7 du décret du 11 mai 2020.
Nous ne plierons pas face à l’intimidation et vous espérons nombreux pour nous soutenir très prochainement.
La Convergence Millavoise