Il est bien fini le temps des éloges, des belles promesses sur les lendemains de crise sanitaire.
Macronistes, LR, RN se retrouvent, envahissant les grands médias pour préparer en bien pire qu’avant, le monde d’après. Les manifestations sont interdites, réprimées, comme à Millau avec la complicité -vidéo surveillance- de Monsieur Saint-Pierre. À son sujet, alors qu’une des leçons de la crise sanitaire est liée aux conséquences désastreuses « de la mal bouffe », alors que les scientifiques préconisent les circuits courts, une agriculture bio, paysanne, il favorise l’installation d’un « Burger King made in USA » sans même une gêne vis-à-vis de nos restaurateurs victimes du confinement.
C’est du mépris pour les Millavois.
C’est dans ce contexte, où heureusement, la résistance s’organise, que dimanche 28 juin, aura lieu le second des municipales. Parmi les enjeux sociaux, environnementaux, économiques, il en est un qui nous concerne toutes et tous, le droit à la santé, un droit remis en cause dans toute la France, depuis des décennies par les gouvernements acquis ou soumis au libéralisme. La crise sanitaire a mis en évidence ce désastre, qui dans le Sud-Aveyron pourrait s’aggraver avec le projet d’hôpital médian.
Trois candidats sont en lice. Monsieur Ramondenc, de centre droit, a pris position pour le maintien sur la ville de notre hôpital. Mais, à aucun moment, il ne conteste la gestion marchande, comptable, capitaliste des hôpitaux. Aucune critique sur le recours abusif à l’ambulatoire, sur les intervenants extérieurs aux rémunérations scandaleuses, sur la priorité donnée aux interventions privées, payantes, alors que le public passe après.
Monsieur Saint Pierre, de droite, vient de recevoir le soutien des macronistes. Il est un adversaire des services publics, ce qui est en contradiction avec les leçons de la crise sanitaire. Il ne s’est que très peu occupé de notre hôpital. Il partage la même idéologie marchande que Monsieur Ramondenc, avec en plus, le soutien à une structure médiane à la place de celles de Millau et de Saint-Affrique ; structures déjà mises en place dans d’autres endroits, et qui se sont soldées par des catastrophes sanitaires et financières. Voter pour lui, c’est offenser toutes celles et tous ceux, qui tous les soirs ont applaudi le personnel soignant.
Madame Gazel conduit une liste citoyenne, sociale, écologique, ancrée à gauche. N’étant pas adepte de la langue de bois, je concède que ce rassemblement, positif à mes yeux n’est pas exempt d’ambiguïtés. Par exemple, dire non à l’hôpital médian tout en laissant un espoir pour une solution miracle qui gratifierait le Sud-Aveyron d’une offre de soins par ailleurs refusé partout en France.
Autant croire au père Noël !
Cette ambiguïté ne doit pourtant pas nous aveugler sur le plus important. Dans sa profession de foi, Emmanuelle Gazel s’est engagée à soumettre toute décision, à une consultation démocratique de tous les Sud-Aveyronnais conclue par une votation citoyenne. Prenons cet engagement loyal et démocratique de façon offensive en ne le limitant pas à la seule alternative : pour ou contre l’hôpital médian.
Ouvrons des chantiers de réflexion, d’actions susceptibles de contribuer à renouveler radicalement le système de soins, en nous appuyant sur ce qu’a fait naitre de positif la crise sanitaire.
Quelques exemples : l’importance de la proximité, ce qui légitimera le maintien, la modernisation de nos deux hôpitaux ; la nécessité de revaloriser les salaires en milieu hospitalier et dans les EPHAD. La compréhension du fait que soigner n’est pas seulement un acte technique, mais qui doit être accompagné de temps disponible pour rassurer les patients. D’où la nécessité de milliers d’embauches.
Le refus de considérer l’hôpital public comme un marché soumis à rentabilité. D’autres chantiers pourraient être évoqués. Je m’en tiens à ceux-là et appelle à voter pour la liste Millau Naturellement.
André Perez (PCF)