Millau. Les réponses de Christophe Saint-Pierre au défi lancé par Emmanuelle Gazel

Yannick Périé
Yannick Périé
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Christophe Saint-Pierre.

« Toute la semaine, on nous a traités de menteurs. Quand nous l’avons fait concernant Christophe Saint-Pierre, nous avons apporté des faits, j’aimerais bien qu’on puisse nous en apporter aussi, je les attends ! »

Le « défi » lancé par Emmanuelle Gazel samedi ne sera pas resté longtemps sans réponses. Lundi soir, en préambule d’une conférence de presse de campagne, le maire de Millau Christophe Saint-Pierre a tenu à le relever, même s’il pense que « les électeurs attendent de nous qu’on dépasse ces querelles de cours d’école ».

« Ce que je reproche à cette équipe et à sa tête de liste (l’équipe Millau Naturellement d’Emmanuelle Gazel, NDLR), c’est de surfer sur de fausses informations et d’agiter systématiquement le chiffon rouge », dénonce-t-il, en affirmant que « cela se traduit par véhiculer des mensonges. »

Pour appuyer ses dires, le maire de Millau a relevé quelques interventions de son adversaire dans le cadre de la campagne.

Les subventions aux associations

« Emmanuelle Gazel fait planer le doute prétextant que, comme nous n’avons pas encore voté le budget, les associations n’ont pas reçu de subventions. C’est archifaux, puisque depuis le début du Covid, les ordonnances que le gouvernement a prises nous ont permis de donner aux associations les subventions sur la base du montant 2019. »

Les affirmations de Martine Bachelet

Dans une tribune publiée la semaine dernière, Martine Bachelet (« Mme Finances » de l’équipe Millau Naturellement) dit qu’« en 2016, la Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP) avait préconisé à la ville de ne pas dépasser un encours de dette de 32 M€ au 31 décembre 2020 et de ne plus augmenter les impôts. Cet encours est déjà atteint au 31 décembre 2019, soit 31,8 M€. ».

« C’est totalement faux, affirme Christophe Saint-Pierre. Elle prend un rapport de la DGFIP de 2016, qui fait état des comptes de 2015. Les comptes de 2015 ont été les plus difficiles de ce mandat, puisque nous avions été amenés à engager plus de 6 M€ d’emprunts sur 2014 et début 2015 pour pouvoir financer les projets qui n’avaient pas été financés par l’équipe précédente. La DGFIP a fait des projections sur une situation à un instant donné. Elle fera un rapport sur l’année 2019 que nous aurons en 2020 qui correspondra aux comptes administratifs de 2019 que nous avons voté au dernier conseil municipal. On pourra constater que les conclusions de la DGFIP seront alors complètement différentes puisque la situation de la collectivité s’est améliorée pendant cette période-là ».

Dans cette même tribune, Martine Bachelet évoque « cette fameuse dette que le candidat Saint-Pierre promettait de baisser de 4 M€ en 2014 et qu’au final il n’aura fait qu’augmenter (+2 M€) ».

« C’est faux !, martèle le maire. Le compte administratif a prouvé que nous étions à 4 M€ de moins qu’en 2014, ce à quoi nous nous étions alors engagés. Et quand elle dit « avec l’augmentation des impôts, ils ont pris 10 M€ de recettes », ce n’est pas juste non plus. On ne peut pas jeter des chiffres comme en l’air en espérant qu’ils fassent mouche sans donner des explications. Si on regarde l’effet de fiscalité qu’a provoqué sur la base des taux l’augmentation de 2016, on est en 2019 à 6,3 M€ tout cumulé. »

La dette, encore et toujours…

« Le 28 janvier, Emmanuelle Gazel nous annonçait une dette qui serait à 32 ou 33 M€, relève Christophe Saint-Pierre. C’est faux. La dette est à 30 M€, soit le montant exact que j’avais annoncé. Et quand elle affirme que « la situation est pire qu’avant, si on ne veut pas être mis sous tutelle il faudra augmenter les impôts », c’est faux aussi, la preuve c’est que la situation de la collectivité s’arrange ».

« Un taux d’endettement de 8 ans au lieu de 12 »

En novembre 2019, Emmanuelle Gazel dit : « j’ai peur que la mauvaise gestion de la municipalité nous fasse atteindre un taux d’endettement qui dépasse 12 ans et qu’à cause de cette situation financière la ville soit placée sous tutelle ». « C’est archifaux. Nous ne sommes pas à 12 ans, mais à 8 ans, il est faux d’agiter le chiffon rouge de la tutelle. »

Et de donner un dernier exemple concernant les déclarations sur la santé financière de la ville, celui de Michel Durand « qui a répété durant toute l’année 2019, notamment lors du débat d’orientation budgétaire et du budget principal que nous n’arriverions pas à tenir le budget… Le compte administratif a prouvé que c’est archifaux. »

Le personnel communal

« Quand elle évoque la disparition des catégories C au profit des catégories A (au sein du personnel communal, NDLR), c’est faux. Le nombre de catégories A est rigoureusement le même qu’en 2014. »

La tarification de la cantine

« Toujours le 28 janvier, elle dit que le choix de la tarification cantine a privé certains enfants de repas équilibrés. C’est faux. Le taux d’enfants mangeant à la cantine est toujours de 78 % ».

« Il est possible aussi que nos adversaires aient mal vécu les bons chiffres du compte administratif… »

En rappelant l’exemple de l’agence immobilière commerciale « au sujet de laquelle Emmanuelle Gazel demande ce que nous allons bien pouvoir faire avec 30.000 €, alors qu’elle sait très bien que ces 30.000 € c’est la constitution du capital et que ce n’est pas le fonds d’intervention de la collectivité », le candidat Saint-Pierre déplore « une stratégie simple : je lance une fausse information, et ensuite je laisse pourrir. C’est intolérable, ce n’est pas sain. »

« Cette campagne se déroule dans un contexte particulier, admet-il. Les gens se sont déconnectés du premier tour, il est compliqué de savoir les raccrocher sans le contact que nous avions auparavant ». « Alors il faut se démarquer pour exister, et l’agressivité fait partie de ces manières de se démarquer », souligne le candidat en cherchant une explication à cette campagne jugée « difficile ». « Il est possible aussi que nos adversaires aient mal vécu les bons chiffres du compte administratif… », sourit-il.

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