Lundi 15 juin en fin d’après-midi, une délégation de la convergence des luttes millavoise a été reçue par le sous-préfet et le commandant du commissariat de police de Millau pour avoir des explications sur les verbalisations lors des manifestations du mois de mai.
Les « amendés », comme ils se sont baptisés, ont fini par être entendus par les autorités. Ils contestent les amendes dont ils ont écopé lors de différentes manifestations en mai dernier, et qui auraient été dressées grâce aux caméras vidéo en centre-ville.
Après s’être présentés, ils ont exposé les raisons de leur venue et leurs interrogations. Ils font un compte-rendu de l’entretien dont ils sortent globalement satisfaits pour avoir été écouté attentivement.
« Nous avons présenté nos interrogations sur la répression de nos assemblées citoyennes et autres rassemblements alors que par ailleurs d’autres sont ensembles dans le métro, à l’Assemblée nationale, au supermarché, où même des policiers qui manifestent à plus de dix sans être inquiétés.
Nous avons pourtant agi de manière responsable en respectant gestes barrières et distance de sécurité. Pourquoi avons-nous reçu une amende alors que personne n’est venu nous informer que nous commettions une infraction ? Comment certaines personnes ont été identifiées alors qu’elles n’avaient jamais milité auparavant ? Quels procédés d’identification ont été mis en œuvre ?
Le préfet rappelle le contexte sanitaire et le commandant nous informe que les manifestations non déclarées sont passibles de peines allant jusqu’à 7 500 € d’amende et six mois de prison. Mais que ce n’est pas ce qu’il veut appliquer.
Il explique que les directives venant d’en haut lui ont demandé de verbaliser par la suite « sans contact », Covid oblige (circulaire Castaner mise en place pendant le confinement). Il précise que 99 % des identifications ont été faites grâce aux policiers et aux renseignements territoriaux, les images n’ayant servi qu’à appuyer ce travail.
Nous revenons sur le fond de notre démarche qui fait valoir le fait que nous sommes des citoyens responsables, qui respectons les mesures sanitaires, mais que nous refusons le fait d’avoir à payer parce que nous nous sommes exprimés(es).
Nous insistons sur le fait qu’une fois le déconfinement déclaré, nous avons le droit de donner notre avis sans être punis comme des enfants qui auraient fait une bêtise. Nous sommes des acteurs(trices) de la démocratie Sud-Aveyron et nous œuvrons pour la construction et la démocratie de notre région.
Le préfet et le commandant semblent avoir clairement compris notre message.
Il est clair que pour nous avoir reçus aussi vite, ils sont dans l’embarras avec cette histoire de vidéo verbalisation !
À nous de transformer l’essai et de faire annuler cette circulaire Castaner et ces amendes. On ne lâchera rien ».