On la savait menacée depuis des mois, c’est désormais officiel, l’entreprise Canat est placée en liquidation judiciaire.L’affaire a été entendue au tribunal de commerce de Rodez ce mardi 23 juin après-midi.
L’entreprise a été mise en redressement judiciaire au mois de mars dernier, et la crise du Covid n’a fait « qu’aggraver la situation un peu plus vite ».
Il y a quelque temps, une offre de reprise avait été présentée dans le cadre du redressement judiciaire par la marque « DODO ». Elle n’a pas été jugée recevable par l’administrateur, et a même été qualifiée « d’indigne de l’entreprise » selon les salariés interrogés.
Selon une source proche du dossier, un compromis de vente avait même été signé et un permis de construire déposé par une autre société millavoise qui rachetait le bâtiment. Mais il n’aurait pas été accordé en raison des nouvelles règles du PLUiH (Plan Local d’Urbanisme intercommunal), car le terrain est en zone inondable.
Depuis rien ou presque n’a été engagé pour sauver cet ancien fleuron de l’économie millavoise.
Des salariés oubliés
Ce sont près d’une quarantaine d’employés qui sont directement concernés, dont 27 à Millau : tous seront très prochainement licenciés.
Les salariés témoignent de leur agacement et de leur désarroi sur ce qui a été la « chronique d’une mort annoncée ». Ils ont le sentiment d’être passés à côté de quelque chose et de n’avoir pas été entendus.
« Nous avons tiré la sonnette d’alarme il y a presque trois ans, depuis rien ni personne n’a bougé, on a même le sentiment que certaines choses ont été bâclées ».
C’est une nouvelle au goût amer qui est tombée sans grande surprise, mais qui laissera des regrets aux employés qui étaient un peu « comme une grande famille » et qui pour certains « sont sûrs que des solutions existaient pour sauver les emplois et l’entreprise ».
Les dettes de la société seraient presque toutes fiscales, une somme cependant importante que la liquidation judiciaire tentera de couvrir.
