Mardi 23 juin, l’heure était au bilan pour Emmanuelle Gazel : à l’ombre des platanes de la place Foch, le rendez-vous avait comme un air de vacances. Mais ne vous y trompez pas, c’est la tête dans le guidon que la candidate et l’ensemble de ses colistiers abordent les derniers jours de cette campagne municipale pour le moins atypique.
Pour respecter les mesures imposées par la crise sanitaire, la liste Millau Naturellement avait fait le choix de distribuer des accroches boites aux lettres aux habitants de Millau sur lesquels ils pouvaient prioriser les cinq propositions à mettre en place dès le début du mandat. Une initiative qui « permettait de maintenir le lien et l’échange avec les habitants » qu’elle avoue « avoir retrouvés ».
1 300 personnes ont répondu et trois propositions se détachent très nettement des autres en totalisant presque la moitié des votes.
« Préserver nos emplois et la vitalité de notre cœur de ville »
Emmanuelle Gazel revient sur l’actualité de ces derniers jours concernant les fermetures annoncées de certaines entreprises comme Canat, la Halle, précisant « qu’évidemment, la préservation de l’emploi était une priorité ».
Concrètement et rapidement, elle propose « d’adhérer au dispositif Résilience pour faire partie du moteur, d’être dans le cœur du process de cet outil du Sud-Aveyron, d’abonder à hauteur de 3 € par habitant aux dispositifs de la région et de dégrever la CFE pour les commerces particulièrement touchés par la crise, comme la loi l’y autorise. Une exonération de la taxe de séjour serait également envisageable ».
« Sécuriser immédiatement 5 km d’itinéraire cyclable »
Le vélo, véritable fil rouge de sa campagne, « est un marqueur fort de l’engagement de Millau Naturellement pour l’écologie ».
« La voiture reine dans la ville, c’est fini, il faut partager l’espace avec les vélos et les piétons ».
« Proposer 50 jobs d’été et 20 services civiques aux jeunes étudiants ou demandeurs d’emploi »
La candidate est « ravie » de voir que malgré la moyenne d’âge des Millavois relativement élevée, « la jeunesse reste une priorité forte ».
Elle propose « de rapidement mettre en place des actions en lien avec les associations, notamment pour les services civiques et de renforcer les services publics avec des jobs d’été ».
Confortée dans ses idées et sur ses propositions par les réponses des habitants de Millau, Emmanuelle Gazel aborde ces derniers jours avec la sensation de ne pas s’être trompée et « d’avoir construit un projet collectif cohérent renforcé et rendu plus pertinent encore » par la crise de la Covid.
Ce questionnaire visait à donner la priorité, il ne met pas pour autant les autres propositions sur la touche, bien au contraire.
« Quand nous serons élus, nous mettrons en place les autres propositions rapidement, la place du Voultre pourrait par exemple accueillir des jardins partagés et le Musée redeviendra gratuit ».
Des moments forts
Mettant en avant « la bataille des idées », Emmanuelle Gazel n’est pas peu fière de l’équipe de colistiers « qu’elle a su rassembler et fédérer », sans qu’aucun d’eux soit « là pour être » et sans « ne jamais tomber dans les attaques personnelles ».
Ils sont satisfaits de la campagne qu’ils ont menée, elle avait commencé en mars 2019 avec l’enquête pour élaborer le projet, et fut jalonnée « par des moments forts de rencontres et d’échanges avec la population ».
« Nous avons été chercher les électeurs avec un projet, des valeurs et avec le cœur pour rassembler les habitants et donner une nouvelle énergie à Millau : ce n’est pas le projet d’un clan, c’est le projet d’un territoire ».
En raison des circonstances exceptionnelles dans lesquelles elle a lieu, cette élection municipale est sous la menace d’une abstention massive. Sur le sujet, la candidate de gauche avoue que « la mobilisation sera la clé du scrutin » et appelle les Millavois à se rendre aux urnes, ou à donner procuration.