Aguessac d’hier
Le village doit son développement aux nombreuses sources, ruisseaux et rivières qui ont façonné son histoire et son développement depuis des millénaires.
Les sources :
• La Brézègue ou l’Abrézègue : en provençal le mot « Brézego » signifie aphte de la bouche, source d’eau minérale ferrugineuse.
• Rixardi ou Richardi : cette source alimente les deux fontaines d’Aguessac
• Font-Liane : source captée dans le ravin de Barbade pour l’A.E.P. en 1930
• Bousterjak : source captée dans le ravin de Barbade pour l’A.E.P. en 1965 (Bousterjak est le nom de l’ingénieur géologue qui signale cette émergence 60 m en amont de la source de Font-Liane).
• Le Flanguies : source d’eau minérale où son origine serait de la région de Cabrières, Compeyre.
• Veyrac : source dont l’origine est la butte du Pueh d’Andan
• Résurgence de la Barbade : à même le lit du ruisseau, aménagée en lavoir et en abreuvoir couvert.
L’approvisionnement en eau d’une collectivité implique à disposer d’une ressource. Aguessac avant 1864 ne disposait en eau potable que des puits individuels pour les habitations personnelles ; sinon pour toute la population la fontaine de la Brézègue et le ruisseau le Lumensonesque.
Argeliez fait la remarque suivante (Histoire et statistique de la vallée du Tarn 1847) :
Il y a près d’Aguessac une source minérale ferrugineuse, connue sous le nom de fontaine de l’Abrézègue. C’est la seule eau potable qui soit à la disposition du public ; à moins qu’il ne préfère celle du ruisseau ou de la rivière. Aussi depuis longtemps les habitants d’Aguessac réclament une fontaine. Je ne sais s’ils l’obtiendront. Toujours est-il qu’on peut dire que ce village est comme Tantale qui à soif au milieu de l’eau.
Ces ressources d’eau potable étaient indispensables d’où la nécessité de les protéger. La délibération de l’assemblée municipale du 8 février 1828 relative au règlement de police de la commune stipule à l’article 7 :
« On ne peut laver ni tripes, ni linge, ni autres choses dans les fontaines dont les eaux servent pour l’usage des ménages ou l’abreuvage des bestiaux ni dans le ruisseau Lumensonesque au-dessus de la partie qui est en regard de la place dite haute (place de l’ormeau). »
La fin du XIXe siècle fut une période où la ressource en eau potable était primordiale dans notre région comme en témoigne cet extrait des délibérations du conseil municipal du 22 août 1858 dont la composition du conseil était : Decombis maire, Rascalou adjoint, Quézac, Quézac, Vivier, Demnes, Collière, Rey, Galibert, Frayssinet, Blanc, Pailhas et Brouillet membres du conseil municipal.
Le maire Decombis s’adresse à l’assemblée en ces termes :
« Messieurs, depuis longtemps, je m’occupe d’une grande question ; cette question, c’est de vous procurer une fontaine publique dont l’eau soit bonne, saine, potable et toujours limpide. »
Cette étude fut entamée en accord avec le sous-préfet et avec l’appui de la population d’Aguessac au travers d’une pétition comportant cent dix signatures. Une fontaine où son emplacement serait situé au centre du village : « à la placette qui confronte la route départementale ».
A. Decombis, le maire, de continuer son allocution en ces termes : « Eh bien, messieurs, j’ose dire que vos fils et les arrière-petits-fils de vos fils vous béniront à tout jamais de ce bienfait ».
Depuis la première délibération du conseil municipal le 22 août 1858, le parcours fut difficile et semé d’embûches pour enfin obtenir la première distribution publique d’eau potable au moyen de la fontaine. Nous pouvons lire sur la fontaine l’inscription suivante :
« Je suis la bienvenue du 8-8-1863.
Bénie par le père Guérin le 3 avril 1864.
Jean-Pierre Decombis, maire ; Alexandre Rascalou, adjoint.
J’arrive après 5 ans de litige. »
Face à l’accroissement démographique du village d’Aguessac (756 habitants en 1832, 822 habitants en 1865 et 1.165 habitants en 1876), une seconde fontaine fut projetée sur la place basse en 1932 par M. Arlabosse, maire. Le réseau public d’alimentation en eau potable d’Aguessac date de 1930.
Aguessac d’aujourd’hui
La place Basse a changé de visage lors de l’opération cœur de village en 1998. Places de parking, végétalisation, sens giratoire de la circulation et une nouvelle fontaine !
Claude Trémolet