Cela n’était jamais arrivé au sein de l’association millavoise qui œuvre pour les plus démunis. Le président de l’association Daniel Mérandon a pris la décision d’annuler les assemblées générales ordinaires et extraordinaires du 24 juillet dernier.
L’histoire
Le 24 juillet dernier, l’assemblée générale qui aurait dû n’être qu’une formalité, le président devant quitter ses fonctions comme l’imposent des statuts après deux mandats, a pris une drôle de tournure.
Le président étant absent pour raisons personnelles, l’assemblée générale dont la date avait été fixée en amont a été organisée en son absence. Ce dernier, de retour pour le jour « J », n’a pu que constater les faits. En arrivant, il s’est trouvé devant une situation inhabituelle et pour le moins suspecte.
- Six personnes non membres de l’association ont voté bien qu’elles ne remplissaient pas les conditions pour comme stipulé dans les statuts.
- Certaines procédures administratives n’ont pas été respectées selon la loi qui régit les associations. Par exemple, une semaine avant le vote, la liste des électeurs avait été modifiée sans être préalablement soumise au conseil d’administration.
- Les candidatures au conseil d’administration ont été envoyées signées par le président qui explique « n’avoir jamais signé ces documents afin qu’ils soient envoyés vierges, donc incontrôlables ».
- Plus étrange encore, certains membres qui ne s’étaient pas présentés au centre depuis des années ont soudainement eu envie de faire partie du conseil d’administration.
Une gestion transparente
C’en était trop pour Daniel Mérandon qui, après six années passées à la tête de l’association peut se targuer d’un parcours sans fautes. Il explique que « chaque année les bilans, l’ensemble du fonctionnement et le respect des statuts sont validés par le commissaire aux comptes de l’association ».
« Ici, tout est fait dans les règles de l’art et la fraude est impossible, nous voulons être complètement transparents sur notre gestion ».
Aussi, et sur les vives recommandations du commissaire, le président a pris la décision d’invalider la dernière assemblée de l’association le 5 août dernier pour « non-respect des statuts ».
Les motivations
La surprise passée et l’assemblée générale reprogrammée dans quelques semaines, le président et plusieurs membres du conseil d’administration s’interrogent sur les motivations de cette action commune à seulement quelques personnes.
Plusieurs hypothèses sont envisageables quant aux motivations : l’une d’elles serait d’ordre financier. En effet, le comité Emmaüs économise depuis des années pour acheter un nouveau bâtiment et possède des économies qui auraient pu attirer des convoitises. Inadmissible pour son président qui se désole :
« Cette action est incompatible avec l’éthique du mouvement et je tiens à la réputation solide de l’association que j’ai mis des années à construire ».
Appât du gain, envie de pouvoir, on ne connaîtra peut-être jamais l’épilogue de cette histoire, en tout cas, la prochaine assemblée générale se tiendra en bonne et due forme !