Chaque 25 septembre, la Nation rend un hommage solennel aux anciens harkis et aux autres membres des formations supplétives qui ont combattu pour la France au cours de la guerre d’Algérie.
Aussi, vendredi en fin d’après-midi, la nouvelle préfète de l’Aveyron, Valérie Michel-Moreaux, a présidé l’hommage à La Cavalerie, devant la stèle inaugurée en 2017 au square Adjudant-Pascal-Bastin. C’est le 1er adjoint de La Cavalerie, Jean-Michel Monbelli-Valloire, qui était maitre de cérémonie.
Après un discours d’introduction du maire François Rodriguez, Serge Ighilameur, président de l’association des harkis de l’Aveyron, a rappelé le destin de ces 8.000 harkis qui ont transité par le camp de La Cavalerie et qui ont été traités ensuite « dans des conditions indignes ». « Leur habitat était précaire, composé de tentes et de baraques en bois avec plusieurs familles. Il y avait une absence d’intimité, un manque d’hygiène et de soins. À cause de cet entre-soi, nous maitrisions mal la langue française, un handicap de plus pour notre insertion », a-t-il souligné visiblement ému.
La préfète de l’Aveyron a ensuite fait lecture d’un texte de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants. « Les harkis avaient fait le choix de la France et avaient rejoint l’armée française. Ils étaient, pour la majorité, des civils, armés par la France, avec pour missions d’assurer la sécurité de villages et de points stratégiques. Ces membres des formations supplétives participaient également à des opérations militaires aux côtés de l’armée française. Parmi eux, il y avait quelques femmes auxquelles nous pensons aussi aujourd’hui. Toutes et tous ont servi la France avec loyauté, courage et abnégation », a écrit la ministre.
« Il y a cinquante-huit ans, les armes se sont tues. Les anciens supplétifs et leurs familles ont dû affronter de nouvelles épreuves. Pour ceux restés au pays, ce fut, bien souvent, l’horreur des représailles. Pour les autres, ce fut le déchirement, la fuite et l’exil. N’accordant pas sa protection aux harkis restés en Algérie, la France a abandonné ses propres soldats. Ceux-là mêmes qui lui avaient fait confiance, ceux qui s’étaient placés sous sa protection, ceux qui l’avaient choisie et qui l’avaient servie. Et pour ceux qui purent rallier l’autre côté de Méditerranée, elle ne sut pas les accueillir avec fraternité, les maintenant dans des camps de transit ou les hameaux de forestage. Cette période de notre histoire reste une plaie ouverte dans notre mémoire collective. Depuis plusieurs années, la France, par la voix de ses plus hautes autorités, a reconnu avoir manqué à son devoir de protection et d’accueil. Cette reconnaissance, nous la renouvelons aujourd’hui de même que l’hommage aux combattants. »