Commerces « non essentiels » : Emmanuelle Gazel ne signera pas d’arrêté

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(Photo archives)

Alors que la grogne monte un peu partout dans le pays et que des élus signent à tour de bras des arrêtés (illégaux) autorisant la réouverture des commerces non essentiels, la maire de Millau, Emmanuelle Gazel, a signifié qu’elle ne signera pas un tel arrêté. Elle s’explique.

« A Millau je ne prendrai pas un tel arrêté pour deux raisons », écrit-elle sur son compte Facebook. D’abord, « ces actes sont illégaux et ils seront systématiquement déférés par le Préfet au juge administratif en vue de leur annulation. En tant qu’élue de la République, je me dois d’être exemplaire dans ma manière d’exercer mon mandat de Maire. Je pense que ce sujet, tout aussi important soit-il, ne mérite pas que je sois dans une posture ultime de désobéissance nationale ».

« Je fais partie des maires qui demandent au Premier ministre d’assurer, dans les meilleurs délais, le respect du principe d’égalité dans notre pays. »

Ensuite, « ces arrêtés illégaux vont obliger les forces de l’ordre à s’assurer par de fréquents contrôles que les commerces concernés sont fermés alors que nous sommes en plan Viogipirate niveau d’alerte Sécurité renforcée – Risque attentat, rappelle-t-elle. Nos polices (municipale et nationale) ont déjà bien assez à faire aux abords des écoles, des lieux de cultes et dans les endroits sensibles. Je ne souhaite donc pas alourdir leur tâche déjà bien pesante. Pour autant, je comprends le sentiment d’injustice quand nous voyons que les rayons vêtements, chaussures, articles de sport, jouets, équipement de la maison (articles non essentiels) des hypermarchés sont accessibles, alors que les commerces de détail de notre cœur de ville qui proposent les mêmes articles à la vente sont fermés ».

La maire de Millau se félicite tout de même que la situation a évolué pour la vente des livres. « C’est une bonne chose. Il faut maintenant appliquer cette évolution, qui préserve le principe d’une concurrence équitable entre commerces, aux autres rayons non essentiels des supermarchés et hypermarchés. C’est pourquoi je fais partie des maires qui demandent au Premier ministre d’assurer, dans les meilleurs délais, le respect du principe d’égalité dans notre pays ».

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