Comme un skipper qui attend des conditions météo favorables pour prendre le grand large, Luc Pace, obligé de rester à quai, ronge son frein en attendant des jours meilleurs.
Parti juste avant le deuxième confinement dans son périple qui devait lui faire traverser 9 fois la France à pied (soit plus de 11.000 km et 426 jours de marche), au profit de la lutte contre la sclérose en plaques, il a été contraint de rentrer au port à peine arrivé du côté de Laguiole.
Alors, en attendant un éventuel nouveau départ vers la mi-février, le Millavois met à profit son temps libre pour parler de son challenge à de jeunes écoliers.
« L’association Neuro’Run, qui souhaitait lier le projet avec une école, a en effet trouvé écho auprès de l’école Saint-Martin Les Lauriers-Roses de Millau qui a été très sensible à cette idée qui rentre tout à fait dans son projet éducatif », explique Natacha Burg, présidente de l’association. C’est pourquoi, la semaine dernière, Natacha et Luc sont intervenus dans les classes afin d’échanger avec les élèves.
Près de 200 élèves ont ainsi pu poser toutes les questions qu’ils avaient à propos de cet incroyable défi. Chez les plus petits par exemple, les CP-CE1 se questionnaient sur le côté pratique. « Ça doit être lourd de tirer le sac ! 6 kg, c’est quand même beaucoup ! » Ou encore : « Où c’est que tu vas dormir la nuit ? », « combien de pas tu vas faire ? »…
Une façon d’apprendre autrement
Au-delà de ces premières questions bien légitimes, le corps enseignant a planché sur l’intégration de ce projet en fonction de l’âge des élèves. A la faveur des nouvelles technologies (Facebook Live, WhatsApp…), certains suivront le tracé en direct afin de travailler sur la géographie, d’autres partiront à la découverte historique de la France, les plus grands évoqueront la littérature en partant sur les traces d’Alphonse Daudet… Une façon d’apprendre autrement que dans les livres.
« Cela ouvre aussi les enfants vers l’extérieur, vers la découverte, souligne Katia Petot, institutrice des CP-CE1. Ce matin, certains ne savaient pas ce qu’était un duvet… On explique aussi des notions comme la solidarité, quand Luc a expliqué que pour dormir, il allait devoir frapper aux portes de gens qu’il ne connait pas… »
« Mettre un visage sur le handicap »
« Venir à la rencontre des plus jeunes, c’est surtout mettre un visage sur le handicap, témoigne Luc Pace. Avec Natacha, à qui on a diagnostiqué une sclérose en plaques en 2004, nous expliquons la maladie avec des mots simples, et avec le sourire, même si l’on porte le masque ».
D’ailleurs, comme l’explique la directrice Hélène Celle, « le programme Eco-Ecole de cette année a pour thème la santé ». Aussi, les fonds récoltés lors des 1.000 Bornes du cœur qui auront lieu (en principe) à la fin de l’année scolaire et qui réunissent les enfants des écoles privées millavoises dans un relais géant placé sous le signe de la solidarité et du sport seront reversés à une association qui œuvre pour la lutte contre la sclérose en plaques.