Pour la Confédération paysanne de l’Aveyron, la qualité de l’eau est un enjeu essentiel. Nous attendons des pouvoirs publics un accompagnement pour aller vers des systèmes plus respectueux de l’environnement plutôt qu’un empilement de règlementations environnementales.
Dire, comme le fait la FDSEA de l’Aveyron, que :
le travail est fait pour préserver la qualité de l’eau, c’est nier les impacts de l’agriculture intensive sur les ressources naturelles. C’est oublier que le 30 octobre 2020, la Commission européenne a envoyé une lettre de mise en demeure à la France pour lui demander de « mettre en œuvre la législation de l’UE relative à la qualité de l’eau potable », où elle souligne que « depuis longtemps, l’eau potable distribuée à des dizaines de milliers de personnes en France contient des quantités excessives de nitrates ».
C’est la minéralisation naturelle de la flore sauvage qui provoque l’augmentation du taux de nitrates dans les eaux, en portant la responsabilité sur le bois qui jouxte la rivière, c’est mentir aux agriculteurs et à la société civile. En effet, le Viaur qui passe à Pont de Grandfuel, a déjà parcouru plusieurs kilomètres en traversant le plateau du Lévezou. Les sources anthropiques des nitrates ne peuvent pas être niées.
La concentration d’un grand nombre d’animaux au même endroit est problématique. Mener un élevage de grande taille engendre forcément des conséquences environnementales néfastes, là où l’élevage paysan, modèle prôné par la Confédération paysanne, par une charge en animaux moins importante, le maintien de haies, de prairies et de plus petites parcelles, contribue à une meilleure qualité environnementale et à une hausse de la biodiversité.
Pour garantir une bonne qualité des eaux, les épandages d’effluents d’élevage ne doivent pas être interdits en zones sableuses, karstiques, acides et pentues, majoritaires en Aveyron, mais doivent l’être sur les terrains nus ou en passe de le devenir.
L’ensemble du système économique et politique a poussé les éleveurs à aller vers des systèmes intensifs. Mais, rendons-nous à l’évidence, il n’est plus possible de continuer dans ce sens.
En réalité, toutes les zones sont vulnérables, c’est pourquoi toutes les pratiques agronomiques qui limitent la pollution doivent être mises en avant (prairies, couverts végétaux, haies, ripisylve, pâturages, etc.).
Les politiques et financements publics doivent être utilisés pour favoriser ce changement de pratiques et de systèmes. Il n’est pas acceptable de mettre les paysan.ne. s face à de nouvelles contraintes réglementaires sans les accompagner. Cet accompagnement relève principalement de la Chambre d’Agriculture qui doit insuffler un véritable changement de modèle agricole, porté par une vraie volonté politique. Tant que cela ne sera pas fait l’extension des zones dites « vulnérables » persistera et mettra en difficulté de nombreux paysan.ne.s.
Dans tous les cas, ces nouvelles contraintes réglementaires ne doivent pas servir d’outil de restructuration en faisant disparaître des fermes dans l’incapacité de répondre à cette exigence.
La Confédération paysanne de l’Aveyron