[dropcap]I[/dropcap]l y a quinze ans, Millau se réveillait sous la neige, une neige record puisqu’entre 70 et 80 centimètres de poudreuse étaient venus envelopper la ville dès le matin du samedi 28 janvier 2006. Rien ne laissait pourtant prévoir un tel scénario.
La météo avait prévenu dans un bulletin d’alerte émis le 27 janvier, qu’il fallait compter sur « des quantités de neige de l’ordre de 5 à 10 centimètres » (vigilance orange). Or, de mémoire de Millavois, on n’avait vu ça depuis 1964 !
Certains avaient même chaussé les skis pour « faire la Monte ». Un spectacle enchanteur, mais dangereux. On dénombrait plusieurs dizaines de blessés victimes de chutes.
Certains ont même frôlé le drame, tel un riverain du Ruisseau de Ladoux qui a vu une énorme coulée de neige de plus d’un mètre de haut, portée par la rivière qui déborde. La puissance de la vague était impressionnante. Sur les routes, forcément aussi, c’était le chaos. Bloqués, près de 30 usagers de l’autoroute A75, récupérés pour la plupart dans le secteur d’ Engayresque par les pompiers ont dû être hébergés à la salle Combes et à l’école du Crès.
D’autres (80 personnes) avaient trouvé refuge au camp militaire du Larzac. Dans le Saint-Serninois, plusieurs camions s’étaient retrouvés bloqués par la neige. Cette neige tombée massivement en une nuit a occasionné de nombreux dégâts. Des toitures de bâtiments commerciaux, publics, privés ou agricoles se sont effondrées sous le poids du manteau blanc, qui, par endroit, atteignait un mètre de hauteur.
Plus d’un millier d’animaux ont péri dans la cinquantaine de bergeries et de granges effondrées. Au total, en Aveyron, plus de 3.000 foyers ont été privés d’électricité. Il a fallu attendre quatre jours pour venir à bout de cette neige qui a paralysé toute la circulation et marqué un temps d’arrêt dans la vie de nombreux Sud Aveyronnais.
Marc Parguel