[dropcap]C[/dropcap]ette semaine nous prendrons la direction du Monna situé dans la vallée de la Dourbie à 6 km de Millau. Arrivé au village, il faut suivre la route qui monte à son sommet, longer le cimetière pour atteindre le sentier qui nous mènera à la baume tunnel et à la grotte qui nous intéresse aujourd’hui. Avant d’attaquer la montée, on remarquera à main droite à l’abandon, les sourcettes des Fontanilles (petites fontaines), au premier captage du Monna.
Elles servirent à alimenter le village en eau. Elles mériteraient mieux que l’indifférence générale. A son sujet, voici ce qu’écrivait Pierre Solassol : « On remarque les vestiges (435 mètres) d’une canalisation. Des sourcettes et des eaux de ruissellement sur les roches à nu du ravin, se rassemblaient au lieu-dit « les Fontanilles » et constituaient la première adduction desservant le Monna » (L’eau, tout un programme, Journal de Millau, 9 janvier 2003).
Un château d’eau construit en décembre 1999 remplace cette antique adduction. Le chemin ensuite se divise en deux parties, le sentier du Ravin du Monna, et le sentier des ânes que nous allons emprunter. Du bas du ravin, on voit déjà Baume Rouge, il s’agit d’un tunnel naturel de 20 mètres de long sur 10 de hauteur. Sa largeur varie de 5 à 6 mètres.
Cette belle grotte tunnel fait communiquer 2 ravins (ravin du Monna avec celui des ânes). Avec ses belles couleurs rouges, elle est très spectaculaire. Pour y accéder, il ne faut pas hésiter à prendre une sente bien en dessous de la barre rocheuse qui se profile, au risque de passer dessus ou à côté sans pouvoir y parvenir.
Grande salle toute rouge au plafond voûté, on rentre par un passage un peu plus resserré sur un sol recouvert de terre sèche pour découvrir la sortie qui donne sur un sentier qui mène sur l’autre ravin. Cette baume est curieuse, c’est un rocher troué en longueur, ancien lit d’un ruisseau. Tout ce secteur est connu pour ses rochers troués, on en compte pas moins de trois dans un rayon de 200 mètres.
Ce secteur a été décrit par E.-A. Martel dans son ouvrage sur les Cévennes et la région des Causses en 1890 : « Les pentes abruptes, taillées dans le calcaire jurassique, sont couronnées par de hautes falaises dolomitiques déchiquetées dans tous les sens et trouées de mille façons. Le peu de largeur des gorges, les sinuosités du cours de la Dourbie, font varier constamment le point de vue. Enfin, les teintes de la dolomie, les nuances rougeâtres de la terre, la richesse de la végétation, alternant çà et là avec la roche nue, donnent à l’ensemble cette chaleur de coloris qui caractérise les vallées de la région des Causses… Une ravissante promenade consiste à remonter le très pittoresque ravin du Monna, où abondent les grandes roches trouées et acérées (Baume-Rouge entre autres), et à gagner Peyreleau par le bord du Causse Noir » après avoir traversé la grotte tunnel, on trouve une autre petite grotte à 30 mètres de là au Nord-Ouest que vous pourrez visiter, appelé justement « grotte de Baume Rouge » : l’entrée mesure 3 mètres de largeur sur 2 mètres de hauteur.
Un long couloir entrecoupé de plusieurs petites galeries totalise une centaine de mètres de développement. Cette grotte est encombrée d’argile rougeâtre, d’où son nom.
Marc Parguel