Millau fait appel à une société sachant chasser les choucas

Yannick Périé
Yannick Périé
Lecture 3 min.
Déborah Van Melle et Benjamin Gadras de la société FCE. La chasse aux Choucas est ouverte !

[dropcap]A[/dropcap]ux grands maux les grands moyens. Pour chasser les Choucas des tours, ces petits corvidés qui prolifèrent en ville et causent des nuisances aux riverains, la Ville de Millau avait envisagé d’accrocher des hiboux factices sur la place du Mandarous, où une colonie estimée à 300 corvidés a installé des dortoirs dans les micocouliers. Des tirs de fusées détonantes ont aussi été envisagés, ou même le remplacement des arbres…

Avant d’en arriver à cette extrémité, la Ville de Millau a fait appel à la SARL FCE. FCE, comme Fauconnerie Capture Effarouchement. Cette société, basée à Lectoure dans le Gers, est spécialisée comme son nom l’indique, dans la chasse ou l’effarouchement des volatiles dérangeants (Choucas des tours, donc, mais aussi corbeaux, palombes, étourneaux…). Leurs armes ? Des Buses de Harris.

« Comme on prend leur espace naturel, ils choisissent de venir en ville »

« Nous avons été contactés il y a une semaine par la mairie de Millau », explique Déborah Van Melle, de la société FCE. Avec deux collègues, pendant cinq soirs (ils ont commencé mardi soir), ils font tourner autour de la place du Mandarous quatre Buses de Harris, vers 21h, au moment où les Choucas retournent dans leurs dortoirs des micocouliers pour y passer la nuit.

Une des quatre Buses de Harris.

La buse étant un prédateur des Choucas, ces derniers hésitent à deux fois avant de venir s’installer. « On note déjà une baisse du nombre de Choucas », se félicite Benjamin Gadras, fauconnier effaroucheur. Ici, il n’est pas question de destruction de nids comme ils viennent de le faire avec une colonie de corbeaux à Niort, mais juste d’effrayer les oiseaux afin qu’ils aillent dormir ailleurs.

« Cette espèce est en développement dans les villes en raison de leur protection, mais aussi de l’urbanisation », explique Benjamin Gadras. Comme on prend leur espace naturel, ils choisissent de venir en ville, où l’éclairage les sécurise et où il n’y a pas de prédateurs. »

Ce soir, vers 21h ou 21h30, les Choucas rentrant au bercail seront donc une nouvelle fois attendus par quatre Buses de Harris. En espérant que ces dernières sauront se montrer assez dissuasives…

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