Millau. La parole du peuple s’est libérée !

Fanny Alméras
Fanny Alméras
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© Millavois.com

Le temps d’une matinée, la place Foch est devenue l’agora de la cité du gant, une place libre et militante sur laquelle la parole du peuple s’est déconfiné le temps d’un rassemblement social.

Ils étaient environ 150 à avoir répondu à l’appel du collectif des occupantes et occupants du théâtre de la maison du peuple samedi 17 avril en fin de matinée pour participer à la première agora citoyenne millavoise.

L’idée était de créer un temps d’échanges et de rencontres dans un lieu public ouvert à tous, afin que s’y élève la « vox populi ».

C’est la compagnie Les boudeuses qui a donné le ton, décalé et ironique, comme à son habitude, et les interventions ont été ponctuées de moments poétiques et musicaux joués par des artistes et des compagnies locales.

Ils sont chômeurs, agriculteurs, retraités, artistes, intermittents, syndicalistes, employés du service public, du privé, Gilets jaunes, sympathisants, étudiants, représentants de collectifs, d’associations, anonymes parmi la foule, mais venus « tous ensembles pour faire avancer les choses ».

Sur les pavés de la place Foch, samedi matin, il ne s’agissait pas d’être quelqu’un, mais de faire entendre sa voix, celle du peuple, de témoigner de ses convictions, de son expérience, de ses craintes de ses envies. Ils sont depuis des mois « privés de travail », « muselés par des lois de plus en plus liberticides », « assommés par un système capitaliste étouffant », mais surtout, ils ne veulent pas de « ce monde qu’on leur prépare pour demain dans lequel ils comptent bien prendre leur place ».

C’est ce que sont venu dire la vingtaine de personnes qui ont successivement pris la parole pour faire part de réflexions personnelles, interroger et aborder des thèmes variés comme la santé, les droits des travailleurs et des chômeurs, les retraites, le racisme, la culture mise à mal par la crise sanitaire ou encore des sujets plus locaux comme le dossier du « Silex » ou l’implantation d’un Burger King avenue Martel…

Nous n’avons pas été habitués à construire ensemble, mais chacun d’entre nous sent bien qu’il y a quelque chose qui cloche. Il s’agit de devenir acteur et actrice de nos vies, il faut reprendre ce pouvoir même si on ne sait pas comment s’y prendre, il faut y croire ».

Et c’est main dans la main qu’ils ont l’intention de faire grossir ce mouvement parti de l’occupation du théâtre de la Maison du Peuple qui n’a jamais aussi bien porté son nom, et depuis rejoint par de nombreux citoyens.

On a notre place dans cette société, à nous de nous imposer ensemble et unis ! »

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