[dropcap]C[/dropcap]’est sans son binôme actuel Corinne Compan, que Jean-Dominique Gonzales repart en campagne pour conserver son fauteuil de conseiller départemental du canton Millau 1 (Millau, Comprégnac, Creissels, Saint-Georges-de-Luzençon). Soulignant « l’ingratitude » de l’élue communiste, sans en dire plus quant au différend qui existe entre les deux conseillers, le candidat divers gauche se présente en compagnie d’Esther Chureau, conseillère municipale à Saint-Georges-de-Luzençon et conseillère communautaire.
Conseiller général puis conseiller départemental depuis 1995, c’est la quatrième fois que Jean-Dominique Gonzales se présente au suffrage des électeurs du canton, alors qu’il s’agit d’une première pour Esther Chureau et les candidats remplaçants, Chantal Pascal, ancienne adjointe à la mairie de Creissels et ancienne conseillère communautaire, et Julien Viader, chirurgien à l’hôpital de Millau.
« Nous, nous ne sommes pas sous tutelle »
« J’ai décidé de me représenter et de constituer une équipe avec des gens de qualité, des gens de terrain, bien investis en politique, dans le domaine de la santé ou associatif » introduit Jean-Dominique Gonzales, revendiquant « un engagement de terrain avec des gens qui ont de la qualité pour apporter notre expertise dans les projets, les dossiers du département et faire valoir la dynamique du canton et les grands projets aveyronnais. L’idée de cette candidature c’est de faire que l’on ne soit pas dans les contingences des partis politiques. Nous ne sommes pas dans des obédiences ou des appareils politiques, nous sommes des libres penseurs. Notre seul chemin de pensée sera : mieux vivre en Aveyron ».
En souhaitant être porteur « de valeurs humanistes et de progrès, sans être partisan, avec des gens de bonne volonté pour faire avancer les projets », et en gardant sa liberté, Jean-Dominique Gonzales ne manque quand même pas de mettre un petit tacle aux candidats de « listes » : « Nous, nous ne sommes pas sous tutelle. Est-ce qu’ils peuvent penser pour eux-mêmes ? »
La jeunesse, « une des priorités »
Sans dévoiler les grandes lignes du programme, Jean-Dominique Gonzales admet que la jeunesse sera l’une des grandes priorités de son équipe. « Présentiel, distanciel, demi-groupes, quarts de jauge… Depuis deux ans, les jeunes sont hors-sol par rapport à la scolarité. Pour les jeunes qui ont des fragilités, le décrochage peut être complet, c’est vraiment un souci », affirme le candidat, en soutenant les élèves qui bloquent les lycées depuis la reprise post-confinement.
Ils subissent tout, et là, tout d’un coup, ils prennent en main leur destin en disant « arrêtez de nous maltraiter ». C’est un beau message qui dit « ça suffit ». La pandémie attaque le lien social et le vivre ensemble, et la jeunesse en est la première victime. »
Pour empêcher le décrochage scolaire, et le décrochage social des jeunes, Jean-Dominique Gonzales et Esther Chureau proposent de créer un schéma départemental de la jeunesse « pour prendre en compte tout ce qui est déjà fait et créer un service de la jeunesse qui n’existe pas sur le département ».
Il pourrait être mis en œuvre « pour regrouper les actions culturelles et sportives, proposer un accompagnement scolaire, lutter contre les problèmes de harcèlement scolaire, lutter contre le décrochage social… » et coordonner toutes les actions déjà mises en place par exemple dans les missions locales, les centres sociaux, les MJC…
Un fonds d’initiatives pour les jeunes de 12 à 20 ans est aussi au programme, « pour encourager les initiatives et renforcer le département dans son rôle de territoire d’apprenants. » Une mesure qui pourrait être financée par les Droits de mutation à titre onéreux (DMTO) (ou « frais de notaires »), ces taxes sur les transactions immobilières dont une partie va au département, et qui seraient « en forte hausse dans le département, de l’ordre de + 2 M€ par an ».
Il faut investir dans l’humain, et s’il y a un endroit dans lequel le département doit avoir une action majeure, c’est sur toutes les actions en faveur de la jeunesse. »
D’autres idées, qui seront dévoilées ultérieurement, viendront bien sûr étoffer le programme du binôme Gonzales / Chureau. En attendant, les candidats, « collectionneurs d’idées » sont déjà partis en campagne, « à la rencontre de gens qui connaissent bien le territoire ».
Quant à l’issue du scrutin, Jean-Dominique Gonzales se veut confiant : « J’ai le sentiment qu’il va y avoir une recomposition et que les jeux sont loin d’être faits… »
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Esther Chureau (candidate titulaire)
Agée de 68 ans, mariée, trois enfants, et six petits-enfants, Esther Chureau est retraitée depuis l’an dernier après avoir été animatrice de l’association Millau Art et Savoir Faire durant 6 ans. Auparavant, elle menait une carrière de céramiste.
« J’ai toujours œuvré dans des associations, assure l’élue de Saint-Georges-de-Luzençon. En 2008, Gérard Prêtre est venu me chercher pour faire partie de son conseil municipal, en me donnant la possibilité de travailler sur certains projets qui me tenaient à cœur, entre autres la culture. J’ai trouvé que c’était intéressant, ça m’a donné envie de faire un second mandat. J’ai travaillé également, avec M. Prêtre et M. Thomas, à la création de la maison de santé. J’ai été élue également à la communauté de communes. J’ai envie de continuer à travailler en libre penseur, sans étiquette politique, pour faire avancer les projets du territoire. »
Jean-Dominique Gonzales (candidat titulaire)
Agé de 61 ans, trois enfants, Jean-Dominique Gonzales est une figure du paysage politique millavois. Elu conseiller municipal en 1995 sous le mandat de Jacques Godfrain, il est resté 13 ans dans l’opposition, avant d’être élu de la majorité dans la municipalité de Guy Durand. Il est conseiller départemental de Millau 1 depuis trois mandats (une fois seul, une fois avec sa suppléante Emmanuelle Gazel, et une fois avec son binôme Corinne Compan).
Médecin psychiatre, il est en charge du pôle de santé mentale de Millau (psychiatrie adulte, dont il est le chef de service, et psychiatrie de l’enfant).
Chantal Thomas (candidate remplaçante)
Chantal Thomas, habitante de Creissels, a 62 ans, elle a deux enfants et deux petits-enfants. Elle est infirmière au Logis Millavois et infirmière libérale de jour à Saint-Affrique. Elle était adjointe à la mairie de Creissels sous la municipalité de Thierry Terral, et conseillère communautaire.
« J’ai trouvé enrichissant de s’investir dans une commune, aussi quand Jean-Dominique Gonzales m’a sollicité, je me suis dit que cela pourrait être une nouvelle expérience intéressante ».
Julien Viader (candidat remplaçant)
Agé de 55 ans, deux enfants, Julien Viader n’a jusqu’à présent « aucune expérience politique, aucun mandat représentatif », ce qui ne l’empêche pas « d’avoir un intérêt pour la vie politique ». Non encarté, il a « le cœur plutôt à gauche ». Arrivé en 2014 dans le département, Julien Viader est chirurgien orthopédiste à l’hôpital de Millau, membre de la commission médicale d’établissement et du directoire.
« J’ai été sollicité par Jean-Dominique Gonzales et j’ai accepté assez rapidement, assure-t-il. Je ne connaissais pas grand-chose des prérogatives du département, je me suis informé sur le sujet, et c’est quelque chose qui peut être intéressant. » Assumant « un penchant pour la musique », il est président de l’Echo des Avens, fanfare dans laquelle il joue de la clarinette. « On s’est retrouvés dans les mêmes défenses de l’hôpital, et on a des sensibilités et des valeurs communes », commente Jean-Dominique Gonzales. Qui lui aussi a fait partie de l’Echo des Avens dans les années 90… mais à la grosse caisse.