Millau. Stage de formation du champ lacanien : « Du sujet… toujours et encore en question ! »

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Que suis-je ? Qui suis-je ? Ces questions constituent le sujet. Le sujet n’est ni le sujet de la conscience, ni le moi, ni l’identité… Alors de quel sujet s’agit-il… quand on parle du sujet de la psychanalyse ? Ce stage, organisé les 28 et 29 mai au domaine Saint-Estève, sera l’occasion de creuser cette question en s’orientant de la psychanalyse de Freud et de Lacan, et en mettant l’expérience clinique au cœur des échanges.

[dropcap]L[/dropcap]es discours contemporains, de concert, objectivent et uniformisent le sujet, le réduisent à la conscience et à la maîtrise de soi. Ils promeuvent le culte du moi et de l’image, ainsi qu’un amour de soi sans limites… non sans un fantasme de complétude.

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Face à cela : la psychanalyse et son sujet. Mais de quel sujet parle-t-on quand on parle du sujet de la psychanalyse ?

C’est du sujet de l’inconscient dont il s’agit, avec sa division constitutive ($), et le désir pour aiguillon témoignant du manque à être. Cet effet sujet, il se déduit du fait que l’homme parle.

Le sujet de l’inconscient est donc effet du langage – et le langage est la condition de l’inconscient. Représentée par un signifiant (S1) pour un autre signifiant (S2), l’articulation du sujet au signifiant s’indexe d’une identification au signifiant-maître qui lui vient de l’Autre. Il en va d’une aliénation au signifiant, mais pas sans que le sujet y prenne sa part !

À parler en son nom, à tenter de dire son existence, l’être parlant est dans un rapport subjectivé à lui-même, via le rapport à l’Autre qui parle à travers lui. Encore et encore, le sujet est conduit aux questions qui touchent à l’énigme de son être : Qui suis-je ? Que suis- je ? Ce qui me constitue, c’est ma question !

Là est un paradoxe : le sujet se soutient du signifiant qui le fait advenir au niveau du sens, il est représenté par cette chaîne, mais dans l’opération, son être disparaît… L’être du sujet ? Toujours ailleurs !

« C’est par le corps qu’on tient le sujet » soutient pourtant Lacan. L’image du corps, le corps pulsionnel, le corps jouissant… Comment le corps, qui relève de l’Imaginaire, s’articule-t-il au sujet de l’inconscient ?

En remaniant sa théorie du sujet à partir du concept d’objet a et celui de jouissance, Lacan fonde « […] l’assurance du sujet dans sa rencontre avec la saloperie qui peut le supporter, avec le petit a dont il n’est pas illégitime de dire que sa présence est nécessaire. » (S. XI, p. 287). C’est d’un changement de paradigme qu’il s’agit. C’est le temps du réel, et non plus celui du primat du symbolique. Avec lui, le sujet de l’inconscient change de nom, devenant parlêtre.

L’introduction de ce terme de parlêtre désigne le rapport du sujet aux effets du réel de la langue ; il est corrélatif de l’inconscient réel. À l’insu de celui qui parle, émerge l’identité singulière, la différence absolue, la parole n’étant propre qu’à en dessiner seulement les contours. Le parlêtre pose également le problème du corps et des « évènements symptomatiques » qui s’ensuivent ; le parlêtre implique-t-il pour autant l’abandon du terme de sujet ?

Ce stage sera l’occasion de creuser ces questions et les problématiques éthiques qu’elles soulèvent aujourd’hui pour le clinicien qui s’oriente de la psychanalyse. C’est donc l’expérience clinique de chacun que nous mettrons au cœur de nos échanges… celle-là même grâce à laquelle, souvent, le sujet se maintient… toujours et encore en question !

Animation des séquences par les enseignant-e-s de l’unité de Millau, membres de l’EPFCL et des FCL : Carine Bernardi, psychologue clinicienne à Millau ; Nadine Galabrun, psychanalyste à Millau ; Pierrette Malgouyres, psychanalyste ; Claire Montgobert, psychanalyste à Fabas ; Pascal Padovani, psychanalyste à Pau ; Christelle Suc, psychologue clinicienne à Albi.

[box type= »info » align= » » class= » » width= » »]Renseignements et inscriptions : C. Bernardi au 06 63 73 42 87, N. Galabrun au 06 87 32 05 12 ou CCPSO au 06 60 39 48 87.[/box]

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Le programme

[highlight color= »red »]Vendredi 28 mai[/highlight]

[highlight color= »yellow »]9h – 13h[/highlight]

1. Y a-t-il urgence pour le sujet ?
Nadine Galabrun

2. Comment se constitue le sujet de la psychanalyse ?
Bernard Brunie, « Du sujet – de l’humain »
François Terral, « Où on le tient »

[highlight color= »yellow »]15h – 18h[/highlight]

3. Qu’en est-il du sujet dans nos institutions ?
Atelier clinique à partir de cas exposés par les participants, animé par Danièle Belon

4. Le sujet dans la philosophie d’aujourd’hui
Élisabeth Rigal, « La figure du sujet dans la philosophie d’aujourd’hui »

[highlight color= »red »]Samedi 29 mai[/highlight]

[highlight color= »yellow »]9h – 13h[/highlight]

5. De quel sujet parle-t-on quand on parle du sujet de la psychanalyse ?
Suite avec Lacan Bernard Toboul, « Le sujet de l’inconscient et le corps » Pierrette Malgouyres, « Le sujet au féminin »

6. Que devient le sujet dans le cours d’une analyse menée jusqu’à son terme ?
Sophie Rolland-Manas (AE), « Sujet supposé savoir… Savoir sans sujet… Comment ça passe ? »

7. Bilan du stage
Animé par les enseignants de l’unité.

Les intervenant-e-s psychanalystes, membres de l’EPFCL : Danièle Belon, psychanalyste à Toulouse ; Bernard Brunie, psychanalyste à Avignon, Nadine Galabrun, psychanalyste à Millau ; Pierrette Malgouyres, psychanalyste ; Sophie Rolland-Manas, psychanalyste à Narbonne – AE ; François Terral, psychanalyste à Toulouse ; Bernard Toboul, psychanalyste à Paris ; et Elisabeth Rigal, philosophe, chercheuse au CNRS.

[box type= »shadow » align= » » class= » » width= » »]Conditions sanitaires assurées dans un domaine situé en pleine nature, terrasse ombragée et préau, salle de formation vaste et aérée, hébergement possible en chalet individuel ou camping, possibilité de plateaux-repas.[/box]

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