Millau. Des gendarmes formés par le GIGN aident les élus à faire face aux incivilités

Yannick Périé
Lecture 4 min.

[dropcap]E[/dropcap]tre élu, ce n’est pas toujours une sinécure. Surtout en cette période compliquée où la crise sanitaire exacerbe les tensions et impacte le moral des gens au quotidien, des citoyens qui seraient « à fleur de peau ». « En 2020 en France, les élus ont été 1276 fois la cible d’agressions, soit verbales, soit physiques, des chiffres ont triplé depuis 2019 », assure le capitaine Jean-Christophe Le Gac, commandant adjoint de la compagnie de Millau.

« Heureusement, en Aveyron, il y a très peu de faits de ce genre », nuance le lieutenant-colonel Horus, commandant en second du groupement de gendarmerie départementale de l’Aveyron. Ils seraient même « quasiment inexistants ».

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Malgré cela, l’association des maires de l’Aveyron a répondu favorablement à l’action du ministère de l’Intérieur qui propose aux élus une formation en gestion des incivilités et agressions.

« Ces formations de quatre heures, à destination des élus volontaires, sont développées par la cellule nationale de négociation du GIGN, en lien avec l’Association des Maires de France. Le but est de permettre aux maires (et aux élus, NDLR) de pouvoir se saisir de l’ensemble des clés de compréhension pour désarmer les conflits, faciliter le dialogue et rétablir la communication avec le ou les individus en cause », explique-t-on du côté du ministère de l’Intérieur.

« Le but n’est pas de faire des élus des héros ou des négociateurs »

Aussi, aujourd’hui, une première journée de formation en Aveyron était proposée au sein de la gendarmerie de Millau, à laquelle 17 élus volontaires du sud du département ont participé. Après un premier groupe de 12 ce matin, 5 élus suivaient cet après-midi les conseils de deux gendarmes négociateurs de la région Occitanie, formés par le GIGN.

Les sessions se composent d’un volet théorique et d’un volet pratique via des mises en situation. Le nombre d’élus par session est limité à douze de manière à garantir un haut niveau de pédagogie et faciliter les échanges entre élus et intervenants. Il est évidemment rappelé aux élus qu’en cas de danger imminent, le numéro d’appel d’urgence 17 doit être immédiatement composé.

« Une écharpe tricolore ou une tenue ne protègent plus », assure l’un de ces experts de la situation de crise, qui note « une défiance grandissante vis-à-vis de l’autorité ».

« Le but de ces ateliers n’est pas de faire des élus des héros ou des négociateurs, explique son collègue. On leur donne les clés pour essayer de garder leur calme et d’avoir une bonne écoute de la personne. L’individu doit sentir que sa problématique a été prise en compte, même si l’élu n’a pas la réponse à l’instant T. Il faut instaurer un dialogue, quitte à reporter la réponse à un peu plus tard. »

[box type= »info » align= » » class= » » width= » »]En Aveyron, deux nouvelles formations auront lieu le 19 octobre à Rodez et le 24 novembre à Villefranche-de-Rouergue. Les élus qui souhaiteraient y participer sont invités à prendre contact avec Marielle Féral, chargée de mission formation à l’association départementale des maires de l’Aveyron. Contact : 05 65 78 04 78, email : formation@adm12.fr[/box]

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