[dropcap]D[/dropcap]’un samedi à l’autre, la mobilisation contre le passe sanitaire n’a pas faibli dans la cité du gant, au contraire. Ils étaient presque 500 manifestants à être descendus dans la rue pour dire non au passe sanitaire qui entrera en vigueur dès le lundi 9 août.
Comme pour la manifestation du samedi 31 juillet, le rendez-vous était donné place de la Capelle à 14h. Les prises de parole successives ont rappelé que ce rassemblement n’était pas celui des anti-vax, mais des anti-passe sanitaire, en somme, « celui des défenseurs des libertés individuelles ».
La loi qui impose le passe sanitaire dans de nouveaux lieux publics et l’obligation vaccinale pour les soignants a été publiée au journal officiel.
Le porte-parole du syndicat Sud santé sociaux, Christian Barbut a qualifié cette mesure « d’attaque sans précédent contre les soignants dans le milieu du travail ».
Nous chez Sud, ne sommes pas contre le vaccin, mais nous sommes surtout pour le libre choix. C’est inacceptable de sanctionner ceux qu’on applaudissait encore hier ! »
Pour ces derniers, la mesure pose aussi la question de la déontologie dans les établissements de santé : « demander le passe sanitaire, c’est priver de soins certains patients, un paradoxe quand on se souvient de la mission première de l’hôpital public ! »
Au son du mot « liberté » scandé par les manifestants, le cortège s’est dirigé vers la place du Mandarous pour suivre le trajet désormais devenu hebdomadaire. Si l’ensemble de la manifestation s’est déroulée dans le calme et dans une ambiance bon enfant, au milieu du cortège, des soignants de l’hôpital se sont fait interpeler par un jeune passant. Il ne comprend pas leur posture et les a mis en garde contre la dangerosité de l’épidémie : « c’est un miracle que vous n’ayez pas eu la covid en travaillant non vaccinés auprès des malades ! »
On le voit, la mesure adoptée dans sa quasi-totalité par le Conseil d’État divise les foules et nourrit le débat. Pour le collectif des Gilets jaunes, « on est entrain de diviser les gens pour les monter les uns contre les autres ».
Nous avons besoin d’être ensemble, nous on était là, on est là et on sera là ! »
Aux manifestants du premier jour se sont rajoutées des personnes aux profils variés issues de divers milieux professionnels pour une nouvelle journée de mobilisation. Si la mesure divise, elle rassemble aussi, et les organisateurs entendent fédérer encore davantage d’une semaine sur l’autre pour continuer de dire non au passe sanitaire.