Millau. Les sages-femmes sont en grève

Fanny Alméras
Fanny Alméras
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Séverine Vidal auxiliaire de puériculture, Docteur Artieres pédiatre, Christelle Sikorski sage femme, Vergnaud Geoffrey sage-femme

[dropcap]À[/dropcap] l’appel de nombreux syndicats et du Collège national des sages femmes de France, les professionnelles et étudiantes millavoises ont massivement suivi le mouvement de grève national du jeudi 7 octobre. Plusieurs d’entre elles sont même allées à Paris manifester.

Dès la fin du mois de septembre, un premier mouvement a vu le jour dans plus de 150 maternités sur le territoire dont certaines le poursuivent encore à ce jour. Depuis, le ministre de la Santé Olivier Véran a acté une augmentation de salaire, mais qui n’a pas suffi à calmer la colère des sages-femmes.

Si parmi les revendications il était bien sûr question de la rémunération, l’essentiel est ailleurs et concerne surtout les moyens octroyés à la profession pour exercer et prendre en charge les patientes et les nouveau-nés dans de meilleures conditions ainsi que l’attractivité de la profession.

Les professionnels interrogés expliquent que les décrets qui régissent la profession en termes de quotas datent de 1998 et n’ont depuis pas changé. Pourtant, le métier de sage-femme a profondément évolué et leurs attributions et leurs responsabilités n’ont cessé de croitre.

Le métier est devenu moins attractif, les étudiants sont surchargés au point que certains d’entre eux présenteraient même des syndromes dépressifs. 27 % penseraient même à arrêter leurs études ». (source ANESF Association Nationale des Étudiants Sages-Femmes.)

« Aujourd’hui, il est urgent d’agir, les conditions de travail se dégradent au point de flirter parfois avec de la maltraitance », reconnaissent certaines professionnelles désabusées. « Le métier n’est plus attractif et les vocations de moins en moins nombreuses. Il ne suffit pas de donner plus d’argent, mais plus de moyens et une reconnaissance à la profession tout entière ».

Les revendications

Cette journée d’action et de mobilisation vise surtout à obtenir la révision des décrets pour faire évoluer les quotas pour exercer dans de bonnes conditions avec un personnel plus nombreux. Les sages-femmes espèrent également obtenir un changement de statut.

La création d’une sixième année d’étude pour lisser le volume de stages et les nombreuses heures de travail est également dans la liste des représentants de la profession qui espèrent être reçus et surtout entendus par le gouvernement.

À Millau comme partout, les sages-femmes sont soutenues par leurs collègues médecin gynécologue et pédiatres. Elles sont en grève, mais à leur poste de travail, car contraintes par réquisition dans les services hospitaliers.

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