Millau. L’appel à l’aide de 50 médecins libéraux et hospitaliers

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Plus de 50 médecins libéraux et hospitaliers de Millau et ses alentours ont adressé un courrier aux responsables politiques et aux tutelles pour leur faire part « des difficultés que rencontre l’hôpital de Millau depuis plusieurs années, récemment aggravées par la crise sanitaire et le refus de l’obligation vaccinale contre la COVID 19 de certains soignants ». Nous reproduisons ce courrier.

A : M. le ministre des Solidarités et de la Santé : Olivier Véran
M. le directeur de la DGS : Jérôme Salomon
Mme la présidente de région : Carole Delga
M. le président du conseil départemental : Arnaud Viala
M. les sénateurs : Alain Marc et Jean-Louis Anglars
M. le député de la 3e circonscription : Sébastien David
Mme la maire de Millau : Emmanuelle Gazel
M. le directeur de l’ARS délégation départementale Aveyron : Benjamin Arnal
M. le président de l’ordre départemental des médecins : Denis Capoulade

Mesdames, Messieurs

Depuis plusieurs années le centre hospitalier de Millau présente des difficultés de recrutement de soignants.

La crise sanitaire, ainsi que le refus de l’obligation vaccinale de certains professionnels de santé aggravent cette situation, mettant en danger la permanence de soins (urgences, maternité, soins intensifs permanences de nuits et de week-ends sur la médecine /USLD/SSR) et l’activité programmée de l’établissement (chirurgie, consultations, hôpital de jour…).

Concrètement, cela entraîne certains jours depuis le 15 septembre 2021 des fermetures de lits d’hospitalisation, la fermeture de blocs opératoires et de la maternité, ainsi qu’une augmentation des transferts vers les hôpitaux voisins déjà difficiles à organiser en temps normal.

La pandémie, qui dure depuis plusieurs mois, épuise les soignants. Par exemple, depuis le mois de juillet 2021 un service de soins de suite et de réadaptation a dû être fermé pour redistribuer le personnel. Cette fermeture crée un embouteillage du service de médecine, et des retours à domicile trop précoces. L’aggravation de la pénurie de personnel va diminuer l’accès aux soins hospitaliers, avec pour conséquence un report direct sur les soins ambulatoires déjà saturés.

Ce surcroît de travail ne pourra être absorbé par ceux qui restent, en soins en ville comme à l’hôpital, et risque d’accentuer l’épuisement déjà perceptible.

Tout ceci entraîne une perte de chance pour les patients, pour les soins urgents, le suivi des pathologies chroniques, la prévention et le dépistage.

Face à tous ces constats, les médecins libéraux et hospitaliers sont inquiets pour leurs patients et pour leur hôpital. Nous nous sentons en effet impuissants et ne pouvons répondre à ces problématiques sans votre soutien. Les pouvoirs publics et nos tutelles ne peuvent délaisser la population du Sud-Aveyron.

Nous comptons donc sur votre aide à court, moyen et long terme.

Les médecins libéraux et hospitaliers du Millavois

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