Millau. Un décret va aggraver la pénurie de médecins au centre hospitalier

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[dropcap]D[/dropcap]ans un communiqué, la CGT du centre hospitalier de Millau dénonce ce que le syndicat qualifie « de nouvelle attaque du gouvernement contre les hôpitaux publics ».

Il s’agit d’un décret voté pendant l’été qui vise à limiter la rémunération des médecins intérimaires qui pour certains « gagneraient dans la journée ce que d’autres salariés des hôpitaux publics ne gagnent pas dans le mois ».

Cet encadrement des rémunérations est selon le syndicat millavois « une bonne initiative », cependant il n’est applicable que dans le public. La CGT y voit un effet pervers qui met en danger l’offre de soins de l’hôpital public. Le centre hospitalier millavois n’est pas épargné et déjà les premiers effets se feraient sentir.

Le syndicat millavois réagit

« Comme chacun le sait, partout en France perdure un manque criant de médecins spécialistes (anesthésistes, urgentistes, gériatres…). Ceci a conduit les établissements à faire appel à des médecins « mercenaires » qui interviennent à la journée pour des prix exorbitants, parfois, plus d’un SMIC par jour.

Cet été, un décret a été voté qui vise à limiter la rémunération des médecins intérimaires au sein de la fonction publique. À compter du 11 octobre, la loi « Rist » sur le plafonnement des intérimaires entre en vigueur. Le recours à des médecins très fortement rémunérés au sein de l’hôpital est désormais freiné.

Ce décret, malgré ses bonnes intentions, risque d’entrainer une pénurie de praticiens à l’hôpital. Les intérimaires délaissent les hôpitaux publics pour aller exercer dans les cliniques privées qui ne sont pas soumises aux mêmes règles.

Au centre hospitalier de Millau, nous sommes extrêmement inquiets et craignons, entre autres, une augmentation des déprogrammations des interventions chirurgicales faute d’anesthésistes, voire la fermeture ponctuelle de la maternité.

Ces fermetures impliquent une perte de chance et un manque d’accès au soin pour la population. Cela va également entrainer une baisse de l’activité et donc une baisse des recettes pour l’hôpital déjà en déficit.

Nous souhaitons aussi alerter sur la concurrence déloyale entre le public et le privé. Ce décret pénalise tous les hôpitaux publics alors que les cliniques privées, elles, sont épargnées !

Cette situation qui est la même dans tous les hôpitaux publics de France, vient encore une fois fragilise notre établissement.

C’est un pas de plus vers le démantèlement du service public hospitalier et pour les usagers, une médecine à deux vitesses, faites de dessous de table et de marchandisation du soin. »

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