[dropcap]L[/dropcap]’« excellente nouvelle » (dixit Sébastien David, maire et conseiller départemental de Saint-Affrique, qui n’en rate pas une) vient de tomber : l’hôpital « commun » Millau Saint-Affrique ne sera ni plus ni moins que l’actuel hôpital du Puits-de-Calès relifté !
Parmi les trois hôpitaux d’Occitanie « méritant d’être totalement reconstruits » selon le Premier ministre Jean Castex (Millau / Saint-Affrique, Montauban et Auch), le premier ne fait donc plus qu’un. Elégante reformulation en langue macroniste de la fermeture envisagée au début des années 2000, la « requalification » du site de Saint-Affrique confirme tout simplement sa fermeture, actée par l’adoption du préambule du PMSA (Projet Médical du Sud Aveyron) le 1er avril dernier à l’instigation de Sébastien David.
Vingt ans d’atermoiements pour ça, les « marcheurs » à la solde des technocrates austéritaires ont battu tous les records pendant que les sirènes prêchant pour l’« hôpital médian » tentaient d’endormir le populo. C’est certainement que le souvenir de la lutte pour garder les deux hôpitaux de Saint-Affrique et Millau n’était pas facile à gommer.
Mais c’est aussi le temps qu’il a fallu pour laisser se dégrader les conditions de fonctionnement des deux structures. Endettées du fait de la tarification à l’acte, celles-ci subissent la raréfaction des personnels soignants, conséquence du numérus clausus, ainsi que la fuite des patients vers les centres hospitaliers d’Albi, Montpellier, Rodez, ce qui permet aux « décideurs » d’espérer imposer la fermeture faute de combattants attachés à leur hôpital de proximité.
Exception Aveyronnaise, tandis que de nombreux maires se démènent en France pour maintenir leur hôpital de proximité, le trio d’« élus » de droite (David – Viala – Marc) se glorifie de l’annonce ministérielle, tandis que Madame Gazel, maire socialiste de Millau, conseillère régionale et pourtant prisonnière de l’égoïsme néfaste de clocher se dit, elle, « satisfaite et prudente », demeurant sourde au besoin de couverture sanitaire d’une grande partie du territoire dont sa ville est le chef-lieu. Qu’en pensent les patients en amont de Saint-Rome-de-Cernon, de Saint-Affrique, de Saint-Izaire, Broquiès, Belmont, Murasson, Combret, de Camarès, de Cénomes ou encore Brusque et Mélagues… ?
Voilà pourquoi les communistes avaient mis au cœur de leur campagne électorale lors des deux élections départementales en juin et octobre 2021, l’exigence du maintien de l’exception géographique. Durement acquise en 2003 par une lutte historique, cette conception d’une égalité de chances pour tout un chacun à être soigné sur l’ensemble du territoire contredit les critères néo-libéraux de la mondialisation capitaliste, qui relèvent, eux, de l’archaïsme, et vont à l’encontre des exigences sociales et environnementales présentes et à venir.
Fidèles au slogan « Naître vivre et se soigner au pays », les communistes confirment leur engagement total et leur disponibilité :
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- aux côtés des populations qui seraient ainsi lésées,
- aux côtés des personnels soignants applaudis un temps, épuisés et même parfois dénigrés maintenant,
- aux côtés de celles et ceux qui continuent de se battre pour la rénovation sérieuse de nos deux hôpitaux de proximité de Millau ET Saint-Affrique, pour que le « numerus apertus » fixé par chaque université, en fonction de leurs capacités de formation, soit véritablement conforme aux besoins de santé de nos populations et de nos territoires.
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Ils appellent d’ores et déjà toutes les forces vives de Saint-Affrique et de Millau attachées au principe de l’exception géographique à se retrouver d’urgence pour définir les formes d’une riposte commune aux annonces du Premier ministre.
Communiqué des Sections PCF de Saint-Affrique et Milllau
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