[dropcap]S[/dropcap]amedi 27 novembre, la municipalité a lancé une nouvelle opération de lutte contre le dépôt d’ordures sauvages. Un groupe composé d’une dizaine d’élus, de policiers et d’agents municipaux a arpenté les rues de Millau et dès les premiers mètres n’a pu que constater que rien ne changeait vraiment.
Malgré le nombre d’opérations, la prévention, l’information aux nouveaux habitants et les titres de recette de 75 € pour les propriétaires de sacs retrouvés grâce à des papiers permettant de les identifier dans leurs ordures ménagères, les incivilités sont toujours aussi nombreuses.
Si quelques fois les conteneurs débordent, ou sont bloqués par des sacs trop gros, comme le signalent certains riverains rencontrés dans les rues, la plupart du temps, il s’agit d’actes délibérés d’incivilités.
Une matinée trop fructueuse
En à peine une matinée, sept titres de recette ont été dressés, une trentaine de sacs ont été retrouvés par terre au coin des rues ou à côté de conteneurs dont pas un seul n’était plein. Que dire de ces sacs remplis de bouteilles en verre vides déposées près des récups ’verre qui eux non plus ne sont pas pleins ?
La surprise du jour
Téléviseur, parasol de terrasse de café, four à micro-ondes, meuble en kit, le groupe pensait avoir tout vu pendant cette opération lorsqu’il récupère un sac non loin de l’avenue Jean Jaurès. Quand le policier municipal s’en empare pour l’ouvrir et essayer de retrouver le propriétaire malveillant, c’est la surprise générale.
À l’intérieur des déchets dits « DASRI » (Déchets d’activités de soins à risques infectieux) laissés à même le sol par un professionnel de santé. Le policier manipule le sac avec la plus grande prudence quand l’improbable se produit, il tombe sur une seringue usagée au milieu des blouses, gants, compresses souillées, tuyau d’aspiration plein de sang et autres types de déchets potentiellement contagieux…
La loi est pourtant très stricte sur ce type de déchets, « les DASRI doivent être triés et placés, dès leur production, dans des emballages spécifiques » et aucun professionnel ne peut ignorer le risque qu’ils représentent et la marche à suivre pour les traiter.
Catherine Jouve présente pour l’opération s’indigne : « Nous avons retrouvé l’origine de ces déchets, le professionnel devra s’en expliquer, payer l’amende et fera l’objet d’un signalement auprès du conseil de l’ordre, c’est inadmissible un comportement pareil surtout par les temps qui courent ! »
Force est de constater qu’en matière d’incivilités quelques Millavois ne sont pas de bons élèves et qu’en plus du mépris dont ils font preuve à l’égard des agents chargés de l’entretien des rues, ces incivilités ont un coût pour la commune et donc pour les contribuables. À Millau, deux agents municipaux consacrent environ 80 % de leur temps de travail à la gestion des dépôts d’ordures sauvages (ramassage et tri).
L’un d’eux confie avoir noté une légère diminution des encombrants, mais avoue « qu’il reste encore beaucoup de travail à faire ».