« La dernière piste », un western avec le club-ciné MJC et Ciné Millau

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Lundi 6 décembre à 20h30, le club-ciné MJC et Ciné Millau vous proposent « La dernière piste » (2011), un western de la réalisatrice américaine Kelly Reichardt.

1845 dans l’Orégon : une caravane de trois familles engage le trappeur Stephen Meek pour les guider. Il conduit le groupe sur une piste non tracée à travers les hauts plateaux désertiques. La faim, la soif et leur manque de confiance dans l’ instinct de survie de chacun d’entre eux, sont autant d’obstacles qui se dressent sur leur chemin.

Kelly Reichardt : « J’ai beaucoup roulé à travers les USA, et je crois que le western vient de mes voyages. C’est le paysage américain qui m’a amenée à investir le western ».

« Make the space tell the story »
« Laisse l’espace raconter l’histoire. »

Un précepte de Peter Hutton réalisateur expérimental et professeur de cinéma à Portland (Orégon) avec lequel elle travaillait.

Si vous prenez le temps de regarder les choses, vous en serez récompensés, c’est une forme de discipline. »

Peter Hutton

Kelly Reichardt parcourt souvent les Etats-Unis lors des longs repérages qu’elle effectue avant tout tournage : « Quand on entre dans l’ouest du pays, peu importe combien de fois on l’a fait, on a toujours le souffle coupé en découvrant les plaines, c’est très apaisant… Entre l’est et l’ouest, à peu près dans le Kansas, j’ai le sentiment qu’il y a un sens, une nécessité à mon voyage. Je ne sais jamais trop où j’habite, mais dans ce genre de moment j’ai cette révélation : mais oui en transit, c’est là que je dois vivre. »

Réflexions de Kelly Reichardt

Sur le western : « Le cinéma américain adore les héros. Si vous faites un western US de n’importe quel autre point de vue, autre que celui de l’homme blanc, on l’interprète comme une déclaration politique. C’est étrange parce que le postulat de départ du western, c’est précisément la découverte d’un nouveau territoire, où les règles ne sont pas encore fixées, où l’organisation du pouvoir n’est pas établie ; c’est la création d’un Nouveau Monde. Mais dans les faits ça devient une expansion de l’Ancien Monde ! »

Sur le rythme du film : « Le rythme s’il est plus lent est également considéré comme un geste politique. Parce qu’il va à l’encontre du rythme de nos sociétés de consommation et de divertissement. Le monde de l’internet ne nous incite pas à regarder quoique ce soit de trop près ni trop longtemps. Le simple fait de résister à cette imposition de la vitesse d’un film donne le sentiment de travailler contre un système qui voudrait vous faire faire autre chose. Moi je n’ai jamais rien créé dans le but d’envoyer un quelconque message. J’aime me concentrer sur les personnages et sur l’histoire. Aller plus lentement c’est mon rythme naturel. »

A la question « est-ce qu’aimer la nature, les animaux, les gens suffit à faire un film ? », Kelly Reichardt répond : « oui ». Entretien avec Laure Adler (20/10/2021)

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