[dropcap]D[/dropcap]epuis la rentrée de septembre, les élèves de 1re et de Terminale du lycée professionnel Jean Vigo s’initient à la philosophie dans le cadre d’un atelier. Par petits groupes de douze, ils sont invités à réfléchir au thème du « bonheur au travail ».
Les élèves sont d’abord amenés à se demander pourquoi leur lycée est un lycée « professionnel », et en quoi l’enseignement qu’ils reçoivent diffère de l’enseignement dispensé en filière générale ou technologique.
En partant des synonymes et des contraires des mots « bonheur » et « travail », ils cherchent à les « conceptualiser » c’est-à-dire à faire l’inventaire des différents sens que peuvent prendre ces deux termes. Le travail c’est ce pour quoi on est rémunéré, pourtant quand je fais le ménage chez moi, je dis que « j’ai bien travaillé » alors que personne ne va me payer pour ça.
Travailler est-ce alors être payé ? Avoir des compétences ? Faire quelque chose de désagréable qu’on n’a pas envie de faire ? Mais alors si c’est forcément désagréable peut-on être heureux au travail ? En vrais apprentis philosophes, ils donnent des arguments pour défendre leur position et débattent pour décider d’une réponse commune à la question posée.
Si certains avouent ne pas comprendre l’intérêt de se poser autant de questions, beaucoup sortent satisfaits de cette expérience et débarrassés des préjugés qui entouraient cette discipline jusque-là inconnue.
