[dropcap]S[/dropcap]amedi 26 février, les manifestants anti-passe sanitaire se sont une fois de plus rassemblés place Foch pour dénoncer la mise en place du passe sanitaire et sa privation de liberté. Le départ du cortège a cette fois été animé par un petit groupe de manifestants qui ne sont pas d’accord sur le fondement de la guerre en Ukraine et sur les positions des deux pays impliqués dans le conflit.
Avant que le cortège prenne la direction du vieux Millau, la guerre en Ukraine s’est invitée dans le rassemblement divisant un petit nombre de manifestants, lorsque l’un d’entre eux est arrivé avec deux panneaux évoquant le conflit. S’il n’est pas rare, que des sujets nationaux ou internationaux se glissent dans les cortèges celui de la guerre en Ukraine a fait chauffer l’ambiance ! Le panneau « Poutine, c’est toi le nazi » n’est pas passé inaperçu et un petit groupe de manifestants a refusé d’y être associé et défiler sous cette déclaration.
Christian Roqueirol, assume et argumente sa prise de position : « Aujourd’hui, je ne pouvais pas défiler pour un truc personnel qu’est le passe sanitaire alors qu’il y a une guerre à notre porte ! Ces panneaux n’engagent que moi. Je suis contre la guerre, je suis contre toutes les guerres. Les nazis ne sont pas au pouvoir en Ukraine, Poutine est un dictateur, il opprime son peuple et l’empêche de s’exprimer librement, regardez ce qu’il a fait au peuple tchétchène »
Parmi les quelques personnes qui ont pris part au débat, chacun a son avis et la plupart sont bien tranchés : « Poutine n’est pas un dictateur, le dictateur, c’est Macron ! » « Il a raison Poutine, il est en train de nettoyer ». « Poutine, il ne fait pas la guerre, c’est un mensonge politique qu’entretiennent les médias et leurs caméras et qui va servir à Macron pour annuler les élections » « Poutine est venu sauver les populations russes qui sont harcelées par des commandos nazis actuellement en Ukraine ». « Macron va pouvoir justifier l’inflation et tout le reste grâce à cette guerre ! »…
Si la même cause unit des hommes et des femmes depuis de nombreux mois, force est de constater qu’il y a des sujets qui les divisent. La plupart d’entre eux n’ont pas pris part au débat qui a secoué le départ de la manifestation et ont attendu que les explications cessent. Le panneau de la discorde n’a lui, pas été brandi dans le cortège.
Pendant ce temps, le groupe folklorique chantait « le Pieu », une chanson composée sous la dictature du général Franco en Espagne qui prend l’image d’une corde attachée à un pieu pour raconter le combat des hommes pour la liberté » : « Mais si nous tirons tous, il tombera
« Ça ne peut pas durer comme ça, Il faut qu’il tombe, tombe, tombe, Vois-tu, comme il penche déjà, Si je tire fort, il doit bouger, Et si tu tires à mes côtés, C’est sûr qu’il tombe, tombe, tombe, Et nous aurons la liberté ».
Rendez-vous au cabanon
Cet intermède aurait presque fait oublier que le combat du jour, c’était celui contre la mise en place et le maintien du passe sanitaire. C’est donc une quarantaine de manifestants qui a pris le départ du défilé pour rejoindre la place de la Capelle. À l’ordre du jour, un jeu de rôles qui reprenait ironiquement des phrases des hommes politiques cibles privilégiés des manifestants.
Samedi prochain, il n’y aura pas de rassemblement, les anti-passe qui le souhaitent rejoindront Rodez. Ils annoncent cependant une journée des Gilets jaunes mercredi 9 mars.
Le rendez-vous est donné au cabanon des Gilets jaunes millavois à 10h pour un défilé en ville. Pendant la journée différents ateliers seront proposés autour de la June (la monnaie libre), avec l’association Solaris et avec la participation des « Mamans Louves » et du Syndicat des Gilets Jaunes, mouvement du sud de la France.