Millau. Départ « chargé à bloc » pour la frontière ukrainienne

Fanny Alméras
Fanny Alméras
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Jacques Dubus adresse un dernier grand merci aux dirigeants et aux employés du magasin Leclerc. A la main, une mascotte tricotée par une donatrice anonyme.

Le convoi humanitaire et humain impulsé par Jacques Dubus pour amener du matériel et rapatrier une quinzaine de réfugiés ukrainiens a pris la route ce mardi 8 mars en début de matinée au départ du magasin Leclerc de Millau.

[dropcap]I[/dropcap]l y a quelques jours à peine, Jacques Dubus mettait en place une action humanitaire et humaine en faveur de réfugiés ukrainiens avec le soutien logistique du magasin Leclerc de Millau, il préparait un convoi, pour amener du matériel médical à Przemysl, à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, et des produits de première nécessité à Siret, ville à la frontière entre la Roumanie et l’Ukraine. Au retour, les camions rentreront de Siret à Millau avec 14 réfugiés ukrainiens (des mamans et de jeunes enfants).

Jacques Dubus, sur le départ.

Une chaîne de solidarité

Les deux minibus, la remorque et la voiture sont partis « chargés à bloc », comme en témoignent les images des véhicules. « On pensait rouler aux alentours de 130 km/h de temps en temps, mais on va se limiter à 80 km/h vu le chargement ! », ironise Jacques Dubus.

Depuis le lancement de cette opération, il explique que « c’est grâce à un formidable élan de solidarité que tout a été possible, à commencer par la forte mobilisation des patrons du magasin Leclerc (Mathilde et Christian Cabiron) et des employés très investis, ainsi qu’avec le soutien de toutes les personnes impliquées dans cette chaîne de solidarité ». Parmi tous les dons, une partie restera sur place « pour assurer le suivi des familles à Millau ».

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« Il ne s’agit pas faire une action d’éclat, s’il n’y a pas de suivi derrière », lance t-il, et à ce sujet, il souligne la formidable mobilisation humaine locale qui va bien au-delà des dons matériels.

Quand les réfugiés vont arriver, on a des gens qui sont prêts à faire des activités avec eux, à prendre des familles le soir pour des moments de convivialité avec ces femmes et ces enfants, à leur donner des cours de français ».

Mathilde Cabiron installe le drapeau ukrainien sur le tableau de bord des véhicules avant le départ : « Nous sommes une goutte d’eau, mais il était important de faire quelque chose ! »

Sur tous les cartons, Jacques Dubus explique que tout a été traduit en Ukrainien pour qu’une fois sur place, les gens ne cherchent pas les médicaments, le matériel, les denrées…

Les chauffeurs sont tous des volontaires pour l’expédition de plus de 5000 km aller-retour. À bord des voitures tous ne parlent pas l’ukrainien, les autres disent « qu’ils parlent toutes les langues et qu’ils se débrouilleront ! »

Les chauffeurs jettent un dernier coup d’œil sur la carte routière avant de prendre la route pour la frontière Ukrainienne.

Jacques Dubus plaisante sur la date du retour, « j’ai un repas de famille dimanche, ça me ferait vachement plaisir d’y être, mais je ne sais pas ! » Après un dernier grand merci aux dirigeants et aux employés du magasin Leclerc, le convoi a pris la direction des Alpes-Maritimes, dernier passage en France avant de tracer sa route vers l’Europe de l’Est, vers la guerre…

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