Millau. Opinion : « L’abandon du Silex ne serait-il pas un gâchis humain et financier ? »

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[dropcap]D[/dropcap]epuis plusieurs mois, des membres d’associations millavoises, musiciens, artistes, créateurs et acteurs de la culture expriment leur déception et leur colère suite à la décision de la municipalité d’abandonner ce projet.

L’incompréhension est d’autant plus forte qu’Emmanuelle Gazel et les élus PS avaient voté en faveur du Silex en 2018 lorsqu’ils étaient dans l’opposition municipale. En 2020, dans son programme des Municipales, la candidate promettait de « renforcer l’identité du CREA » en s’appuyant notamment sur « l’innovation et les nouvelles technologies avec le projet Silex ».

Le Silex devait regrouper en un même lieu, au sous-sol du CREA, des locaux de répétitions musicales, des studios d’enregistrement, un espace de création numérique, une salle pour des mini-concerts et un laboratoire de fabrication associatif (Fablab). Pourquoi aujourd’hui rejeter un projet où des investissements sont déjà réalisés avec de l’argent public ? A ce sujet, les Millavoises et les Millavois sont en droit de connaitre le montant réel de ces investissements, le coût que représenteraient la destruction des espaces existants, l’aménagement des autres espaces, le rapatriement des archives.

Le Fablab qui fonctionne déjà avec ses machines et ses animateurs associatifs, accessible à toutes et tous, n’a pas vocation à côtoyer des entreprises privées à but lucratif. C’est pourtant le choix que fait la Municipalité en voulant transférer le Fablab à la pépinière d’entreprises.

Il est aberrant de vouloir transformer un lieu de vie (le Silex) en un lieu de mémoire historique (les archives). A l’origine, le CREA réalisé par la Municipalité d’Union de la gauche de Gérard Deruy, est un lieu d’éducation populaire, de mise en commun, d’échanges, de vie associative, en plein centre-ville.

L’argument du budget de fonctionnement à 160.000 euros par an n’est-il pas un faux prétexte de la part de Madame la Maire, car les acteurs et initiateurs du projet « Silex » en ont estimé le coût à 40.000 euros dans un cadre associatif grâce à des subventions de l’Europe, de la DRAC, de la Région, du département, de la ComCom, etc. Encore faut-il solliciter ces potentiels financeurs !

Pour sauver un projet qui répond aux attentes du territoire, si important pour Millau, pour une culture et un accès à une innovation technologique accessibles à toutes et tous et pour éviter un gâchis humain et financier, la section de Millau du PCF propose l’organisation d’une sorte de médiation d’échanges et d’études des solutions possibles, en réunissant le collectif, la municipalité, les associations culturelles et les usagers du projet Silex, avant qu’il ne soit trop tard.

La population millavoise doit être informée de tous les aspects financiers, humains, culturels, associatifs et démocratiques de ce projet conquis par la lutte des associations et des véritables raisons de son abandon. Ce serait un bel exemple de démocratie participative que nous avons porté ensemble comme priorité, dans la campagne des municipales.

Ce serait aussi un acte fort de défense de la musique au moment où le gouvernement Macron veut supprimer l’enseignement musical au Lycée Jean Vigo, suite au départ à la retraite du professeur Philippe Valentin.

Alors que les archives ont déjà été retirées du sous-sol du CREA à cause de l’humidité, comment peut-on aujourd’hui vouloir les remettre au même endroit, avec les mêmes risques à venir ? Des bâtiments appartenant à la mairie sont disponibles, pourquoi ne pas les aménager pour accueillir les archives dans de bonnes conditions ? Nous attendons des réponses concrètes dans une démarche constructive.

Georges Gaubert,
Pour la section de Millau du PCF

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