[dropcap]D[/dropcap]eux ans. Deux ans sans Carnaval. Et on fait mine de s’étonner que les fléaux coronaviraspoutiniens se soient accumulés, sans possibilité d’exutoire…
Deux ans qu’un gras gallinacé se la coule douce dans son local, nourri aux frais de la princesse et toiletté par les artistes plasticiens du Vieux Moulin : il s’agit du terrible MELEAGRIS GALLOPAVO MILLAVENSIS, dont nous venons d’apprendre, c’est un comble, qu’il avait recueilli assez de signatures dans les basses-cours de la contrée pour déclarer sa candidature en présentant son programme à tous les dindons de toutes les farces. Où sont passés les échevins de la République Autonome de Millau ? Ils ne se sont jamais remis de l’échec du lancement de leur fusée, en mars 2019, laissant la place à la montée de ce populiste illibéral de l’extrême volaille.
Le Kollektif Karnaaval a voulu en savoir plus sur l’origine et l’histoire de ce monstrueux volatile.
Son nom se réfère au coq (gallo) et au paon (pavo) : chauvinisme identitaire, vanité, orgueil, autant de « qualités » qui ont déjà été brocardées dans de précédentes éditions du Carnaval.
Son prénom vient du sulfureux personnage de la mythologie grecque Meléagre, dont le destin est placé sous les couleurs du feu, du charbon et de la braise (couleurs de sa caroncule rouge vif sur fond de plumes noires), et dont l’histoire est à peu près incompréhensible, sauf peut-être pour un agrégé en lettres anciennes, et n’a ni queue ni tête. Disons que sa vie est liée à l’un des tisons du foyer : quand il se sera entièrement consumé, Méléagre mourra. Sachant cela, sa mère retire la bûche du feu et la cache. Devenu grand, notre bonhomme partira à la chasse à un très gros sanglier avec ses tontons, avec qui il se dispute au moment de partager la dépouille. Il les tue (la presse athénienne de l’époque a présenté les faits comme un banal accident de chasse, mais personne n’a été dupe) et, fâchée fâchée, la maman a remis la bûche au feu, et couic. Et ses quatre sœurs, les méléagrides, ont été transformées en pintades…
C’est donc cette charmante bestiole qui nous donne rendez-vous le samedi 26 mars à 16 heures pétantes, sur la place du Mandarous, et que nous accompagnerons dans un défilé triomphal, avec tambours et fanfares, jusqu’au Parc de la Victoire – où il est possible qu’une mauvaise surprise l’attende, mais n’anticipons pas sur ces rumeurs d’une conspiration et d’un coup d’État des échevins de la RAM.
Millavois, millavoises, petits millotons, gens des causses et des vallées, soyez nombreux à partager notre liesse, revêtez pour cette occasion vos plus beaux plumages, et ne ratez pas les prochaines publications de Millavois.com, où sera précisé le programme de cette journée.