[dropcap]L[/dropcap]e voyage annuel du Comité de jumelage Millau-Sagunto a permis aux visiteurs millavois de découvrir la beauté du paysage castillan et la richesse du patrimoine artistique de La Castille qui a joué un rôle éminent dans la fondation de L’Espagne et dans son rayonnement planétaire.
Ainsi que d’approcher quelques acteurs célèbres ou anonymes de l’Histoire de l’Espagne et des lieux où ils ont vécu.
C’est ainsi que sous leurs yeux ont défilé des sites mythiques et les héros qui les ont hantés : les scribes du Monastère de Suso, où est né au Xe siècle le castillan, appelé à devenir la langue commune de l’Espagne et de nombreuses nations d’Amérique latine, Le Cid et son épouse Chimène, si attachés au Monastère de San Pedro de Cardeña, la reine Isabelle la Catholique, dont la vie est liée au Palais fortifié de l’Alcazar de Ségovie, l’Empereur Charles Quint, glorifié dans cette magnifique sculpture « plateresque » (Renaissance espagnole) qui orne la façade de l’Université de Salamanque.
Les amphithéâtres de L’Université nous ont permis d’approcher les grands Maîtres qui y ont enseigné : Antonio de Nebrija (grammairien), Fray Luis de León (théologien et poète), Miguel de Unamuno (recteur)… Enfin, bien souvent, nous avons longé le Chemin de Saint–Jacques-de-Compostelle, voie de pénétration en Castille des influences venues de France et d’Europe : l’art Roman et Gothique, ainsi que de nombreux artistes qui ont participé aux travaux des cathédrales gothiques de Burgos et d’Avila visitées…
Sur les pentes de la Sierra de Guadarrama, le Palais de l’Escurial de Philippe II d’Habsbourg, et celui de la Granja de Philippe V de Bourbon ont été l’objet d’une d’une visite studieuse.
Enfin, Tolède, cette gardienne de plus de deux millénaires d’histoire a été l’un des temps forts notre voyage. Tolède, où au Moyen Age ont coexisté les religions du Livre, a offert à l’admiration des visiteurs son ancienne Mosquée, Cristo de La Luz, ses deux synagogues Santa María La Blanca et El Tránsito, ses murailles : autant de chefs-d’œuvre d’où se dégageait ce trait original de la civilisation de ce pays chrétien d’Europe occidentale : son orientalisme.
Le tableau du Greco (1586), L’enterrement du Comte d’Orgaz, vaste synthèse du ciel et de la terre sur une gamme de noirs, de blancs et d’or, et chant d’espérance en un au-delà d’éternité, a été pour certains un des points d’orgue de notre séjour tolédan et castillan.
Jacques Cohen,
Président du Comité de jumelage Millau Sagunto
