Millau. La première sortie de l’équipage Florian Condamines et Damien Jolé en « Clio Trophy »

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© Damien Saulnier Photographie

[dropcap]P[/dropcap]our la saison des rallyes 2022, le pilote millavois Florian Condamines et son fidèle copilote Damien Jolé se sont engagés dans le Clio Trophy. La première manche a eu lieu le premier week-end d’avril lors du Terre des Causses, dans des conditions plutôt inhabituelles pour un rallye terre en raison d’un temps très hivernal.

Ils se sont élancés avec le numéro 41 « bien décidés à ne pas faire que de la figuration dans ce trophée ! » L’équipage termine finalement 7e du Clio Trophy, le pilote revient sur cette première expérience.

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« Quelle journée ! »

« Le samedi, quelle journée ! Dans des conditions dignes d’un Monte-Carlo sur la terre l’apprentissage a été… délicat. J’avais l’impression de repartir de zéro ! Passer de la « Polo – pompe à feu » à la Clio 2RM, d’un pilotage très généreux à des passages cliniques, rechercher la motricité et réfléchir dans tous les virages pour rechercher l’adhérence, c’est tout ce que je n’ai pas l’habitude de faire ! Réfléchir pour aller vite, ce n’est pas évident à assimiler, mais c’est comme ça ! On est là pour apprendre aussi » explique le pilote qui confie avoir d’emblée fait un choix concernant ses pneus qui ne s’avérera pas être la meilleure décision qu’il ait prise !

Pour le rallye, les règles de la coupe concernant les pneus sont les suivantes : quatre médiums et quatre durs.

Au départ du premier jour, Michelin conseillait de « retailler » un peu les pneus pour gagner en motricité, mais Florian Condamines préfère ne pas le faire pour ne pas « sacrifier ses médiums ».

La réponse de la terre est immédiate, le pilote « se fait corriger dans les deux premières spéciales très grasses, la voiture ne motrice pas assez ». La sentence tombe, ce sera deux secondes au kilomètre au scratch !

Dans l’es 3 c’est l’équipage arrache un 9e temps à un peu moins de 2 secondes au kilomètre de la fusée Di fante, rentrant 11e sur 32 à la pause.

Heureusement pour la reprise, la piste s’assèche et le pilote reprend confiance. Les freinages arrivent plus tardivement, les relancent sont plus propres. Dans l’Es 4, ils signent le 5e temps à 1.6 seconde du scratch. Dans les spéciales 5 et 6, c’est un peu moins bien, mais les temps sont « sous la seconde au kilomètre ». La voiture rentre au parc avec une 8e place en coupe, l’équipage est rassuré et confiant pour le lendemain.

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Le dimanche

« Nous sommes repartis en 8e position du trophée, l’objectif était de faire des temps et de remonter ! La spéciale 7 fait 24 km, elle fait office de « Power stage » avec des points en plus pour les 5 premiers.

« Feu ! On met beaucoup de rythme, mais on touche une botte de paille avec le nez de l’auto dans une épingle et on doit faire une petite marche arrière. Ça nous coûte 6/7 secondes… on fait le 7e temps à seulement 8 secondes du scratch…… Rageant vous avez dit ? »

L’Es 8 de 20 km, s’avérera beaucoup plus piégeuse, le pilote s’élance sur « un gros rythme, mais en rajoute un poil trop. « Dès le premier kilomètre, on se pose à la sortie d’un gauche lent, mais sans aucun grip dans un buisson. On attend que les spectateurs viennent nous aider, mais on perd une valise de 45 secondes au bas mot et surtout, une spéciale complète derrière avec zéro confiance. On retombe à la 9e place, ou plutôt à la sixième quand on a pris connaissance des aléas de l’avant de la course. »

Au départ de la 9e spéciale, il y a encore deux places à aller chercher à la régulière. Dans l’optique du championnat, la remobilisation est obligatoire. Les deux amis réalisent une belle spéciale avec du rythme et sans erreur en signant le 3e temps et le 8e au général du trophée.

Malheureusement dans la 10e épreuve, « l’anticouple » de la boîte casse d’entrée, le moteur « bouge » d’avant en arrière, les rapports rentrent difficilement, et les vibrations de la terre cassante donnent des coupures incessantes à l’accélération. « Le but est d’assurer tant bien que mal pour ne pas perdre de place et rentrer quand même. »

© Damien Saulnier Photographie

Le bilan

L’équipage s’adjuge finalement la 7e place, (2’18’’4) même s’il espérait mieux.

« Le top 5 était largement jouable sans erreurs… Malgré tout on a montré de la pointe de vitesse par moments. On va se servir de ça pour la suite. On est venus là pour se mettre en difficulté, rechercher un challenge, sortir de notre zone de confort. C’est réussi ! On a beaucoup appris ce week-end. Pour aller vite il ne suffit pas d’attaquer à outrance en posant son cerveau… avec ces Clio ça ne marche pas ! Le pilotage de l’auto demande un énorme travail pour moi sur la propreté et sur le soin des relances : mode sanglier interdit pour la suite de la saison !

Le niveau me semble particulièrement relevé cette année dans cette coupe. Toutes les erreurs se paient cash. Il faut aller vite du début à la fin, sans trop de place pour la gestion. Cela nous aidera pour la suite c’est sûr !

Je tiens également à féliciter grandement Gaël Alquier et Marion Alquier qui ont réalisé une superbe course pour leur première sur terre, un 0 faute et une 9e place sur 33 au départ… Épatant ! Merci et bravo aussi à tout le team Saillat Loc, qui eux aussi ont réussi leur baptême sur la terre ! 7e et 9e, deux voitures entières à l’arrivée. Enfin, merci à tous nos partenaires et soutiens ainsi qu’à ceux dans l’ombre qui préfèrent ne pas être cités. Merci à Renault Clio Series pour l’encadrement. Rendez-vous dans un mois au Castine ! »

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