Deux Millavois au Marathon des Sables 2022

Fanny Alméras
Fanny Alméras
Lecture 7 min.
Sébastien Da Costa et Jérôme Resseguier. © Millavois.com

[dropcap]S[/dropcap]ébastien Da Costa et Jérôme Resseguier ont participé au dernier Marathon des Sables du 27 mars au 3 avril 2022, se classant respectivement 299e et 43e à l’arrivée de cette mythique épreuve, certainement l’une des plus dures au monde.

Environ 1000 coureurs plus ou moins aguerris étaient alignés au départ du 36e Marathon des Sables. Parmi eux, une équipe composée de deux Toulousains et de deux Millavois soutenait l’association « Roseau » du CHU de Reims pour améliorer le quotidien des enfants malades atteints de cancers et de leucémies. Les Millavois courraient pour la deuxième fois pour cette cause.

Pour les enfants, pour le goût du sport et du défi, ils ont enchaîné les cinq étapes de 30, 38, 33, 86, 42 et huit kilomètres dans le sable marocain à la frontière algérienne. Le tout en autosuffisance alimentaire avec sur le dos un sac de vivres, d’eau et d’affaires personnelles allant de 7 à 15 kg. Les deux sportifs se sont préparé chacun avec leurs objectifs en amont de l’épreuve. 

Habitué des exploits

Jérôme Resseguier est un habitué des chronos et des exploits sur des courses difficiles, comme les 170 km de la Diagonale des fous qu’il a bouclés en 42h. Son classement 43e à l’arrivée est une véritable performance, fruit d’une préparation et d’une motivation à toute épreuve !

© DR

Depuis 2016, il est entraîné par Michel Orlowski qui est devenu son préparateur physique. Il suit des séances de courses biquotidiennes six jours sur sept soit environ 5000 km par an.

« Je me suis amusé à faire les trois courses sur les Templiers ». Comprenez que le sportif a enchaîné trois trails de 108 km le vendredi, 65 km le samedi et 85 km le dimanche. Il est le troisième à avoir réussi cet exploit appelé « la trilogie templière ».

Malgré un entraînement de véritable compétiteur, Jérôme Resseguier raconte qu’« il y a toujours des moments plus durs que d’autres, comme ces deux jours et deux nuits de tempête de sable qui ont privé les coureurs de feu le soir pour manger chaud et se réchauffer et ont considérablement écourté leurs nuits de sommeil rendant plus difficile encore à supporter les températures de la journée qui avoisinaient les 40 °C et perturbaient l’orientation ».

« À côté de la gestion de l’effort, cette course se fait beaucoup au mental et la gestion de l’eau et de la nourriture est aussi très importante pour être à l’arrivée ».

Prêt à repartir !

Sébastien Da Costa court dans les traces de son père qui a participé à l’épreuve une petite dizaine de fois dont deux fois ensemble. Il explique qu’en amont de cette édition, il « a beaucoup douté à cause d’une blessure et a donc allégé ses entraînements en courant tout de même régulièrement, mais en misant plus sur le mental ».

Il souligne « le côté challenge, malgré des moments de doute qui ont ponctué la course », mais avoue « avoir très envie d’y retourner ».

« Sur la grande épreuve de 86 km, je me suis retrouvé seul à un moment, la nuit tombait, j’ai réalisé la distance qu’il me restait encore à parcourir soit plus de 20 km. j’ai pris un coup au moral, il a fallu que je puise dans mes ressources surtout mentalement. J’ai fini par atteindre un point de ravitaillement, puis j’ai mis de la musique dans mes oreilles et j’ai couru ».

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Une aventure humaine

Le soir, après la course, c’était bivouac sous les tentes pour tout le monde en cohabitation avec d’autres coureurs qui heureusement pour les deux millavois, étaient dans le même état d’esprit qu’eux.

Nous garderons le souvenir de ces soirées sous la tente avec des gens de niveaux différents, mais avec la même approche que nous de l’épreuve, nous avons partagé des moments difficiles, nous nous sommes soutenus, avons été solidaires. Nous avons créé des liens, c’est aussi ce que nous venons chercher, nous ne sommes pas que dans la performance ! »

Une aventure solidaire

Au-delà de l’exploit sportif, physique et mental, ils retiendront une merveilleuse aventure humaine et solidaire qu’ils ont réalisée pour des enfants malades au nom de l’association « Roseau ».

« Cette année, le but n’était pas de récolter des fonds, mais de faire parler de l’association et surtout d’améliorer leur quotidien grâce à nos contacts tous les soirs, ils ont pu suivre notre périple en direct. Humainement, c’est magique surtout de courir pour l’association, c’est très motivant ».

Le mot de la fin de cette belle aventure sera pour leurs proches qui rendent possible ces expériences uniques, à l’image des deux enfants de Sébastien Da Costa qui « lui apportent un soutien sans failles » ainsi que pour la compagne de Jérôme Resseguier et leurs deux enfants.

« Ils vivent à l’année au rythme des entraînements et des courses, c’est beaucoup de sacrifices pour toute la famille, je veux les remercier pour tout ça ». Et si quelqu’un pensait en avoir terminé avec le sport dans la famille Resseguier, c’était une douce illusion puisque l’aîné de 13 ans semble bien suivre les traces de son père piqué au sport, mais dans l’eau » …

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